Plus de 80% des bulletins sont désormais dépouillés et sa victoire est confirmée par la commission électorale : le parti d'Imran Khan remporte au moins 114 des 272 sièges du Parlement. Son cheval de bataille : la lutte anti-corruption- alors que son principal rival dénonce un scrutin manipulé par l'armée.
L'ancien champion de cricket n'avait pas attendu les resultats officiels. Vingt ans après sa première candidature, Imran KhAN revendiquait dès ce jeudi sa victoire dans un discours télévisé :"Malgré toutes les difficultés, nous avons réussi. On nous a donné un mandat, et je remercie Dieu !"
Vingt ans après sa première candidature, le parti de l'ex-champion de cricket, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) remporte les législatives, loin devant ses rivaux. Atteindra-t-il la majorité absolue ? C'est désormais toute la question. S'il n'y parvient pas, il lui faudra trouver des alliances, car une majorité de 137 sièges est nécessaire à la formation d'un gouvernement.
Pour certains candidats en lice, toutefois, cette élection serait entachée de fraude. Le dirigeant du PML-N, Shabaz Sharif, frère de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif emprisonné pour corruption, a déjà fait savoir qu'il rejetait les résultats du scrutin. Selon lui, il aurait été manipulé par l'armée, qui soutiendrait Imran Khan : "Les Pakistanais ne vont jamais accepter une telle injustice dans leur scrutin. Ils vont protéger leurs droits démocratiques, politiques et juridiques et vont utiliser toutes les options possibles."
C'est dans ce contexte tendu que les résultats officiels ont été annoncés ce vendredi. Cette élection, d'un gouvernement civil à un autre, se voulait un exemple de transition démocratique, dans un pays gouverné pendant plus de trente ans par les militaires. Mais ces soupçons qui pèsent à nouveau sur l'armée vont peut-être ramener l'instabilité politique dans le pays.