Paris : le FIFE, le Festival gratuit qui compte

Le 33ème Festival international du film d'environnement débutera ce 5 avril. Au menu, venus de 41 pays, 99 films et 14 webdocumentaires. L'enjeu est crucial : comprendre la planète, prendre son pouls et agir en conséquence. Avec ou sans COP21. Rencontre avec Myriam Gast, responsable de la programmation du Festival.
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FIFE
Le FIFE, c'est aussi des projections-débats. Le 6 avril, à 18h15 au Cinéma des cinéastes (Paris 17), ce sera la projection du film "Fleurs du futur : Dobra Voda" suivi d'un échange : "Quels changements suite à la COP21 ?" Le 11 avril, projection du film "Animal Machine"suivi d'un débat : "Alimentation : nouveaux goûts, nouvelles aspirations"
(Thinkstock photo)
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De nos jours, elles sont plutôt rares, ces initiatives généreuses qui permettent à chacun de mieux comprendre et de communier ses émotions. Il convient donc de saluer le Festival international du film de l'environnement. Inlassablement, année après année, cet événement audiovisuel offre aux spectateurs  d'Île-de-France un panorama unique sur l'état de notre bonne vieille Terre.

Ni taliban ni talibio


Bien sur, hélas, on ne le sait que trop, notre planète est maltraitée, souillée, défigurée. Mais elle recèle aussi des trésors parfaitement insoupçonnés qu'il convient de préserver. Notre avenir en dépend. Elle génère de nobles combats. Et ses défenseurs, ses chevaliers verts,  se  saisissent parfois d'une caméra pour témoigner.

Ces hommes et femmes viennent du monde entier. Ni talibans, ni "talibios", ils observent et enregistrent les images qui s'offrent à eux, des images tantôt désolantes, tantôt gorgées de vie. Leur travail donne parfois un documentaire qui représente comme une échographie sur l'état du monde. L'état du bébé reste préoccupant.
 

Ouragan
L’ouragan… Une force si puissante qu’elle était vénérée comme un dieu par les civilisations anciennes. « Ouragan » est le récit de l’une de ces tempêtes.
(capture d'écran)
Cette année, le film d'ouverture est Ouragan de Cyril Barbançon, Andy Byatt et Jacqueline Farmer. Un film en 3D qui décoiffe et vous laisse le souffle court. Les auteurs ont pénétré le coeur d'un ouragan. Ils nous invitent à le suivre pour mieux comprendre ce phénomène climatique et son extraordinaire puissance.

La Présidence du Festival est assurée par le cinéaste Luc Jacquet (La marche de l'empereur). Bon courage à son équipe qui devra distinguer et récompenser tel ou tel film ! En outre, deux autres jury participent activement au Fife : les étudiants et les lycéens-apprentis.  Enfin, le 12 avril au soir, les noms des récompensés (es) seront communiqués lors de la soirée de clôture.

Fictions, documentaires longs, moyens et courts métrages, au total 99 films  venus de 41 pays seront projetés. 14 webdocumentaires complètent cette étourdissante affiche. L'explorateur Jean-Louis Étienne est le parrain de cette 33ème édition.


FIFE : pour tout savoir sur le programme des  réjouissances, c'est ici

Une sélection impitoyable

FIFE 2016

Myriam Gast est responsable de la programmation du Festival. Avec Vania Marty, les deux jeunes femmes reçoivent les milliers de films. Myriam les sélectionne. Un travail harassant, passionnant et qui, vraiment,  force l'admiration. Il lui faut trouver chaque année le meilleur, le plus fort, le plus "FIFE".  Myriam, femme passionnée, entière et loyale,  écoute d'abord battre son coeur. En cas de doute, il y a Vania.  La sélection, cependant, est impitoyable. Il ne s'agit pas de se faire plaisir. Il s'agit d'être originale et pertinente. La qualité du Festival en dépend.
Alors,  de visionnages en visionnages, de journées noires en nuits blanches et de piscines de thés en fontaine de cafés, certaines oeuvres se détachent enfin. Elles ont souvent la force de l'évidence.
A quelques heures du lever de rideau, Myriam se confie.

- Y aura-t-il, selon vous, un effet COP21 sur le Festival ?

On l'espère. Le succès du film Demain (César 2016 du meilleur film documentaire, ndlr) a rappelé l'importance que peuvent avoir les films sur la prise de conscience et aussi sur la façon dont on peut être amené, par les films, à agir directement. Il y a eu la COP21 qui a montré le lien entre la société civile, les politiques et les industriels et puis le succès de Demain à la suite, dans la foulée,  a aussi rappelé le fait que le public s'empare de ces thèmes et à envie de comprendre.

Cette programmation, 33ème du nom, vous l'avez vue évoluer. Y a-t-il des thèmes qui resurgissent ou  qui sont plus prenants que d'autres par rapport aux autres années  ?

Cette année, c'est très clair, c'est vraiment un festival de l'exploration. On a sans doute le plus beau en ce qui concerne les images de la nature avec Ouragan, le film d'ouverture et avec la rétrospective Disneynature. Nous avons aussi des films qui vont explorer les tréfonds de la terre, qui se passent dans les mines, sur les ressources. Nous avons des films qui évoquent les hauts plateaux chiliens etc. C'est un festival qui rappelle à quel point l'exploration est possible dans tous les sens du terme, qu'elle soit géopolitique, sociologique ou humaine.

En terme de fréquentation, c'est un festival qui va crescendo ?

Nous allons plutôt crescendo. Il y a aussi une partie de notre public qui est un public scolaire. Nous sommes plutôt dans une "montagne ascendante". Les gens ont compris que derrière le mot environnement, on parle de développement durable, de société, de consommation, donc, en fait, on parle du quotidien et pas seulement de choses lointaines !

Le Fife en Île-de-France. 
A noter que toutes les séances sont gratuites :
 

FIFE