Chaque mot compte dans le texte d'accord de la COP21 sur le réchauffement climatique. Au cours des négociations, chaque terme est discuté en fonction des options, des nuances de formulation qui sont proposées et écrites entre crochets dans le projet. Parfois illisible pour un lecteur non averti, le texte est ainsi devenu la cible d'humour des internautes sur les réseaux sociaux. Florilège.
Après la remise d'une nouvelle version du texte de l'accord, Laurent Fabius annonçait hier que les trois quart des options placées entre crochets avaient été supprimées, donc tranchées par les négociateurs.
Après deux nouvelles nuits de tractations, la fondation Nicolas Hulot avance qu'il reste encore une cinquantaine de points sur lesquels les ministres n'ont pas encore trouvé de consensus.
Cette méthode de mise entre crochets des termes permet de nuancer les propositions du texte de l'accord et de laisser ouvertes différentes options.
Tout l'enjeu des négociations est donc de trancher sur ces options comme dans l'exemple ci-dessous tiré de la première version d'accord livrée par les ministres mercredi 9 décembre.
On y voit notamment les termes [shall][should][other], pour "devra", "devrait" "ou autre". Un panel de mots, de nuances qui permettent de fixer le niveau de contrainte de l'accord à venir.
Si ces crochets sont un enjeu important dans la rédaction du texte, ils n'en rendent pas moins la lecture difficile pour des néophytes. Et ils reflètent surtout le niveau de précaution... ou d'indécision des parties.
Un tâtonnement qui a été moqué gentiment sur la toile par des journalistes et représentants d'ONG comme Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot. Ce dernier s'est fendu d'un tweet plein d'humour en début de semaine :
Son mot clé #parlecommeàlacop a été repris par des internautes qui ont tourné en dérision les formulations des brouillons d'accord de la conférence sur le climat :
Jusqu'à ce journaliste qui suivait hier soir les négociations :
Un auteur - Adrien Saumier- qui participe à l'événement
Place to B à Paris, sorte de COP21 des blogueurs, militants et journalistes qui travaillent à communiquer différemment sur le climat, y est aussi allé de sa version façon vie quotidienne.
Un exemple à la machine à café : "[[Je vais prendre] [Je ne prendrai pas] un [court] [double] [allongé] [sans sucre] [avec du sucre] [avec stevia], [arabica] [robusta].]"
Et lors d'un entretien d'embauche :" [A chaque fois] [De temps en temps] [Rarement], [j’ai eu envie de travailler avec la personne que j’écoutais] [je n’ai pas eu envie de [travailler] [jouer] avec la personne que j’écoutais] [j’ai eu envie de m’échapper]. "
Ou comment prendre finalement avec humour les négociations si sérieuses qui trouveront [peut-être][finalement] une issue favorable pour [certaines][toutes les] parties.