Le Parti Pirate International essaime des PP...même en France
Les partis pirates n'aiment pas qu'on parle d'eux en termes nationaux, et ils vous le rappellent dès qu'ils le peuvent, comme si cet aspect international pouvait être obturé par une "marque" nationale. Maxime Rouquet, vice président du PP, le dit d'emblée : "Nous ne sommes pas le Parti pirate France ou le Parti pirate français, mais le Parti pirate en France." La nuance a son importance pour ce jeune homme de 27 ans qui s'est présenté en 2009 dans les Yvelines aux législatives partielles et a recueilli alors un peu plus de 2% des suffrages.
Le Parti pirate n'est pas une invention française, ni une marque, mais avant tout une nouvelle manière de faire de la politique, à partir d'une structure internationale créée au départ en Suède, le PPI (Parti Pirate International). Le Parti pirate en France existe donc depuis juin 2006. Il fait partie des premiers à avoir suivi le mouvement suédois mais peine à trouver ses marques et se faire connaître, comme son homologue allemand.
En Allemagne, une autre approche
Pourquoi le Parti Pirate en Allemagne est il arrivé à devenir la troisième force politique avec un résultat supérieur aux écologistes ? Il y a plusieurs facteurs qui jouent selon Maxime Rouquet :"Le mouvement a été structuré plus rapidement en Allemagne, ça vient peut-être de la culture germanique et des pays scandinaves pour la Suède. Ils ont su aussi très vite étendre certaines thématiques : on est souvent caricaturés comme un mouvement qui ne se préoccupe que d'Internet, alors que dès le début il y a eu des positions sur l'accès aux soins avec les problèmes des brevets sur les médicaments génériques, la transparence des institutions publiques, beaucoup de choses qui ne touchent pas la seule sphère numérique. Les Allemands ont su y ajouter des dimensions économiques, sociales..." Le système électoral joue aussi pour beaucoup. "En France il faut présenter une candidature par siège de député, c'est donc très difficile pour nous qui sommes encore un petit parti, encore très peu connu en France, précise Maxime Rouquet. En Allemagne, ils sont basés sur un système à la proportionnelle : ils peuvent présenter des listes qui ne sont pas forcément complètes, c'est ce qui s'est passé à Berlin."
Que veut le Parti pirate ?
Le vice-président du PP en France résume la vocation du parti sans tergiverser :"Ce n'est pas un mouvement de politiciens qui cherchent à faire une carrière politique, à prendre le pouvoir ou obtenir une majorité au gouvernement, c'est vraiment un parti qui est là pour amener des propositions." Et ces propositions sont avant tout orientées sur des thèmes de défense des libertés; "Protection des droits et des libertés fondamentales, aussi bien dans le domaine numérique qu'en dehors, la légalisation du partage hors marché, la lutte contre le fichage abusif, l'indépendance de la justice, la transparence de la vie politique et l'ouverture des données publiques", résume Maxime Rouquet.