Fil d'Ariane
Geert Wilders et son parti d'extrême-droite, le PVV (Parti de la Liberté), ont remporté, selon les sondages sortie des urnes, une claire victoire aux élections législatives néerlandaises de mercredi 22 novembre. Ce résultat fait l'effet d'une bombe politique dans le royaume.
Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV), s'adresse à ses partisans après l'annonce des premiers résultats préliminaires des élections au Pays-Bas, mercredi 22 novembre. AP/ Peter Dejong.
Pendant la campagne, Geert Wilders, le leader du PVV, a atténué sa rhétorique anti-islam pour se concentrer sur des questions telles que le coût de la vie, au point que certains analystes l'ont surnommé "Geert Milders" (Geert le Doux). Reste à voir s'il parviendra à attirer suffisamment de soutien de la part des autres partis politiques pour former une coalition viable en tant que Premier ministre.
Son parti, le PVV, conserve toutefois un projet opposé à l'islam et à l'immigration. Retour sur ce programme électoral en 5 points, d'un gel du droit d'asile à un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne, en passant par une hausse de la production de pétrole et gaz.
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"Avec une réduction de l'afflux (des demandeurs) d'asile et de l'immigration vers les Pays-Bas, l'islamisation de notre pays sera également réduite", indique le programme électoral du PVV.
"Les Pays-Bas ne sont pas un pays islamique : pas d'écoles musulmanes, de Corans et de mosquées". "Nous voulons moins d'islam aux Pays-Bas et nous y parviendrons grâce à: moins d'immigration non occidentale et une arrêt général de l'asile".
Il prévoit aussi "l'interdiction de porter le foulard islamique dans les bâtiments gouvernementaux."
Le PVV propose un "gel de l'asile" et "une politique d'immigration généralement plus restrictive", ainsi qu'une dérogation aux règles européennes en matière d'asile et de migration.
Le parti souhaite rétablir les contrôles aux frontières néerlandaises, en refoulant les demandeurs d'asile qui tentent d'entrer aux Pays-Bas en provenance de "pays voisins sûrs".
Les immigrants présents illégalement sur le territoire seront arrêtés et expulsés. Les Syriens titulaires de permis d'asile temporaires se verront retirer leur permis car "certaines parties de la Syrie sont désormais sûres". Les réfugiés titulaires d'un permis de séjour le perdront "s'ils partent en vacances dans leur pays d'origine".
Les ressortissants de l'UE auront besoin d'un permis de travail et le nombre d'étudiants étrangers sera réduit, promet le manifeste.
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Le PVV veut "des Pays-Bas souverains, des Pays-Bas responsables de leur propre monnaie, de leurs propres frontières et qui établissent leurs propres règles".
Par conséquent, le parti rejette toute forme "d'union politique" comme l'UE – "une institution qui s'approprie de plus en plus de pouvoir, accapare l'argent des contribuables et nous impose des diktats".
"Le PVV veut un référendum contraignant sur le Nexit", une potentielle sortie des Pays-Bas de l'UE.
En attendant un tel référendum, les Pays-Bas souhaitent devenir un bénéficiaire net des fonds européens, et non un contributeur net.
Le parti rejette également toute nouvelle expansion de l'UE et souhaite rétablir son droit de veto à Bruxelles.
Enfin, le PVV veut retirer le drapeau européen des bâtiments gouvernementaux. "Nous sommes aux Pays-Bas. Ici, seul le drapeau national flotte."
"Notre principe directeur est le suivant: agir dans l'intérêt des Pays-Bas et des Néerlandais. Notre propre pays passe avant tout".
Le PVV est un "grand ami de la seule véritable démocratie du Moyen-Orient: Israël", souligne le manifeste. "Les relations avec Israël seront renforcées, entre autres, en déplaçant notre ambassade à Jérusalem".
Geert Wilders s'engage à fermer la représentation néerlandaise à Ramallah, siège de "l'autorité palestinienne corrompue".
Les relations diplomatiques seront rompues "immédiatement" avec les pays appliquant la charia et d'où les députés néerlandais ont reçu des menaces de mort.
"Cela fait des décennies qu'on nous fait craindre le changement climatique (...) Nous devons arrêter d'avoir peur", déclare le manifeste du PVV.
Les Néerlandais disposent des meilleurs ingénieurs hydrauliques au monde et il n'y a pas lieu de paniquer face à la montée du niveau de la mer, poursuit le document.
Le parti appelle à davantage d'extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord et au maintien des centrales électriques au charbon et au gaz ouvertes. "Le PVV est également favorable à la construction rapide de nouvelles centrales nucléaires."