Fil d'Ariane
États-Unis, Irlande, Chili... Alors que les scandales de pédophilie se succèdent, le Vatican rend publique ce samedi 13 octobre la révocation de deux évêques chiliens par le pape François, à l'occasion de la visite du président Piñera au Vatican. Ces exclusions de l’Église catholique, pour agressions sexuelles sur mineurs, sont très rares.
Deux évêques chiliens rejoignent le club très fermé des évêques révoqués par le Vatican. Après Fernando Karadima et Cristián Precht, c’est maintenant Marco Antonio Órdenes, évêque de Iquique dans le Nord du Chili, et Francisco José Cox, archevêque de la Serena, qui sont exclus de l’Eglise.
Cette annonce intervient alors que le président chilien conservateur Sebastián Piñera se trouve au Vatican.
L’une des victimes de cet évêque, Hernán Godoy, relate, dans le journal chilien La Tercera, que ce dernier était « toujours entouré d’enfants ».
On l’appelait Michael Jackson. Un jour j’ai ouvert la porte de son bureau, et je l’ai vu embrasser un enfant, sans tee-shirt. Il le touchait, ça m’a choqué. J’ai fait comme si je n’avais rien vu, j’ai fermé la porte, je suis rentré chez moi sans savoir que j’allais vivre la même chose.
Hernán Godoy, victime de Francisco José Cox, archevêque chilien révoqué par le Pape
Outre ces révocations, les démissions pour actes de pédophilie s’enchaînent. Ce vendredi 12 octobre, le pape François accepte la démission de l’archevêque de Washington, Donald Wuerl.
En mars 2018, un évêque irlandais démissionne, tout comme la quasi-totalité de l'épiscopat chilien, en mai 2018.
Le réalisateur chilien Pablo Larraín avait dénoncé l’absence de justice de la part de l’Église dans les affaires de pédophilie et montré dans son film El Club comment ces prêtres révoqués coulaient des jours paisibles dans des maisons de repos.
La révocation des évêques pour "négligences" dans l'Église est permise depuis 2016. Dans une lettre intitulée Comme une mère aimante, le pape François élargit la révocation aux « négligences » commises par les évêques, car jusqu’à cette date le droit canonique permettait la révocation uniquement en cas de « fautes graves ».