Pétrole russe : la Turquie devient une route détournée vers l'UE

La Russie engrange moins d'argent avec ses exportations d'énergies fossiles mais la Turquie devient une route detournée pour exporter du pétrole russe vers l'UE, une "faille" dans les sanctions, met en garde un centre de recherche indépendant mercredi.
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Pétrole russe : la Turquie devient une route détournée vers l'UE
Des opérateurs travaillent à l'usine de regazéification d'Enagas, la plus grande usine de GNL d'Europe, à Barcelone, en Espagne, le 29 mars 2022.
©AP Photo/Emilio Morenatti, File
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Selon un rapport du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), basé en Finlande, la Russie a collecté 21 milliards d'euros de ses exportations fossiles en octobre, en baisse de 7% par rapport à septembre. Les revenus de tous les produits ont reculé, à l'exception du gaz naturel liquéfié (GNL).

Les revenus tirés des exportations vers l'Union européenne ont pour leur part chuté de 14% à 7,5 milliards et se trouvent désormais sous les niveaux d'avant l'invasion de l'Ukraine en février.

L'UE a décidé d'un embargo progressif sur ses importations de pétrole et de produits pétroliers, à quelques exceptions prêt. Elle a aussi déjà mis fin à ses achats de charbon mais le gaz russe, dont elle est très dépendante, n'est pour l'instant pas concerné.
 

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Le CREA met toutefois en garde contre une nouvelle route détournée par laquelle le pétrole russe trouve le chemin des pays occidentaux.

"Une nouvelle route pour le pétrole russe vers l'UE émerge via la Turquie, où une quantité croissante de brut russe est raffinée", préviennent les auteurs, dont le travail doit être présenté à la COP27.

La Turquie a en effet augmenté ses importations de brut de Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. Et les exportations de produits pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique le rapport.

"Alors que l'UE va bannir les importations de brut de Russie au 5 décembre, cette faille pourrait devenir importante", souligne le CREA.

Le centre de recherche juge ainsi "essentiel" que l'UE et les Etats-Unis mettent en place un embargo plus strict en renoncant aux produits pétroliers issus de raffineries qui acceptent du brut russe.
 

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