Fil d'Ariane
Ils font la queue, de bon matin avant d'être autorisés à pénétrer dans ce qui a été leur quartier. La partie Est de Marawi. Désormais une ville fantôme.
La zone reste contrôlée par l'armée. Il y a près d'un an, dans ces rues, des djihadistes, philippins et étrangers, brandissaient le drapeau noir de l'organisation Etat islamique. Les militaires philippins mettront cinq mois à les en déloger.
Le magasin de Sam-sida Mang-col est toujours là. Mais en mauvais état.
Elle va pouvoir récupérer quelques robes de mariées, qu'elle revendra peut-être. Et une machine à coudre.
J'ai pleuré de douleur, d'énervement, de frustration, parce que ma maison et ma boutique sont détruites. J'ai dû travailler pendant 16 ans en Arabie Saoudite pour pouvoir me les payer.
Samsida Mangcol, habitant de Marawi.
Pendant un mois, 7000 anciens habitants de Marawi vont, en petits groupes, faire ce voyage dans leur ancien "chez eux". Et retrouver, peut-être, des effets personnels.
Pour un couple, il ne reste rien à sauver.
Avant, nous ne pouvions pas revenir, et maintenant, nous constatons que nous n'avons plus d'endroit pour vivre. C'est douloureux, c'est si douloureux. Je ne peux même pas en parler.
Mosacala Ambola, habitant de Marawi.
Parmi les décombres aussi, un obus. La zone reste dangereuse. Une cinquantaine de bombes seraient encore, disséminées et intactes, dans le quartier. Des bombes qui ont été larguées par l'armée de l'air, pendant son offensive.
Les djihadistes ont aussi laissé des explosifs, derrière eux. Après l'avoir sécurisé, les autorités prévoient de reconstruire cette partie de Marawi.