A 9 ans, j'ai vu ma maison détruite par le cyclone Hugo, en Guadeloupe. Cela a été l'événement fondateur de ma vocation de météorologue et cartographe. J'ai rejoint la communauté
OpenStreetMap en 2008, alors que j'étais fonctionnaire du ministère de l'Ecologie, à Aix-en-Provence. J'avais besoin de données cartographiques pour illustrer mes rapports. Je disposais alors d'un certain nombre de traces GPS, recueillies au hasard de mes activités de météorologue, dont je ne savais que faire et que j'accumulais un peu comme des reliques. Avec OpenStreetMap, j'avais enfin un fonds où les verser. J'ai commencé à faire des conférences au sein du ministère pour montrer la force des communautés et des sciences citoyennes. Avant le séisme en Haïti, déjà des humanitaires qui faisaient partie de la communauté OpenStreetMap avaient identifié un manque au niveau de la localisation dans les zones à risque. A la suite du séisme en Haïti, en 2004, une communauté s'est constituée de geeks, bloggeurs, journalistes, cartographes, acteurs de la gestion de crise... destinée à aider les populations locales, la protection civile et les gouvernements à s'organiser, à communiquer, à cartographier, à organiser la logistique depuis l'étranger. Tous ces gens se sont fédérés autour de
HOT - Humanitarian OpenStreetMap Team, une organisation non-gouvernementale, pour mettre en place des procédures applicables à d'autres situations de crise et aider les populations à connaître leur territoire dans OpenStreetMap avant la crise. Aujourd'hui, grâce à la maturité d'OSM, qui compte 1,5 millions de membres, et des procédures HOT, nous sommes capables d'intervenir rapidement, mais aussi d'avoir des contributeurs sur le terrain. C'est ce qui se passe aux Philippines en ce moment, où les gens peuvent récupérer et compléter la feuille de style proposée par HOT, et mettre à jour la carte directement sur le site.