"Si le meurtre de Gloria est un message pour faire taire les autres activistes anti-charbon comme elle, alors les meurtriers se trompent. Parce que sur le terrain où son corps est tombé, d'autres militants anti-charbon se lèveront. Au lieu de nous faire taire, cela ne fait que renforcer nos convictions. la malédiction du charbon doit cesser" écrit Val De Guzman, de l'ONG Philippine Movement for Climate Justice.
La militante a été tuée alors qu'elle se trouvait dans le bar karaoké de sa famille, a indiqué la police, ajoutant qu'aucun suspect n'avait été arrêté. Gloria Capitan était à la tête d'un groupe local militant contre l'expansion des entreprises de charbon à Mariveles et dans la province de Bataan, à une soixantaine de km à l'ouest de Manille. Sa mort "semble être directement liée à son travail pour s'opposer au stockage du charbon à Mariveles, et à l'expansion de centrales à charbon dans la province de Bataan", a déclaré Reuben Muni, militant de la branche philippine de Greenpeace.
Greenpeace a condamné ce nouveau meurtre d'un militant écologiste aux Philippines, tué selon l'ONG pour s'être opposé à de puissants intérêts. Selon l'ONG Global Witness, 33 militants ont été tués l'an dernier. Au total, ce sont 185 militants écologistes qui ont perdu la vie à travers seize pays en 2015.
L'Amérique latine est la région la plus dangereuse de la planète pour les militants écologistes, cumulant trois-quarts des morts répertoriées dans le monde en 2014.
Le Honduras est le pire: entre 2002 et 2014, 111 meurtres de militants écologistes y ont été comptabilisés. "Au Honduras et à travers le monde, les défenseurs de l'environnement sont assassinés par balles en pleine journée, enlevés, menacés, ou jugés en tant que terroristes pour s'être mis en travers du soi-disant "développement" relève Billy Kyte, militant de Global Witness.Des critiques dénoncent régulièrement une "culture de l'impunité" dans cet archipel à l'histoire marquée par la violence.
Depuis 2014, le charbon fournit plus de 31% de l'électricité des Philippines, selon le ministère de l'Energie. Cette part est amenée à grandir au fur et à mesure que des centrales sont construites pour faire face à une demande croissante.