Journaliste et photographe indépendante, Pauline Garaude est arrivée en Libye - qu'elle ne connaissait pas - quelques heures après la chute de fait du régime de Mouammar Kadhafi. Elle en a aperçu les derniers soubresauts : "Vendredi, Tripoli était déserte. Le danger était palpable; il y avait encore des combats et on nous déconseillait d'aller dans certains quartiers. Puis, de jour en jour, on a vu Tripoli changer de visage. Les gens ressortaient le soir, c'était une boutique, puis deux, puis trois, puis toutes qui rouvraient. Dehors, la sécurité s'organisait; on a vu les uniformes réapparaître et revenir un minimum d'ordre. L'anarchie des premiers moments a assez vite disparu. Dire que c'est une ville qui a été libérée il y a quelques jours seulement ... C'est assez incroyable de voir ce dont ont été capables ces rebelles, pour la plupart des jeunes très spontanés qui veulent aider à la construction de la nouvelle Libye." Au delà du soulagement de la population ou de l'euphorie des vainqueurs, au-delà même des blessures ouvertes de la guerre pourtant, son reportage laisse aussi transparaître les doutes et les ambiguïtés d’une révolution dont le dernier mot est encore loin d'être dit.
L'auteur
Pauline Garaude est grand reporter, spécialisée dans l'Asie du Sud-est. Elle travaille en indépendante pour TV5Monde (voir ses reportages sur la révolution égyptienne ), Le Point, le Fig Mag, Sud Ouest, Le Soir... Elle est aussi auteur de plusieurs ouvrages: L'Inde (Editions la Découverte) Faut-il avoir peur du Pakistan ? (Larousse), Al Qaida (Larousse).
Textes et photos du reportage : Pauline Garaude - Août 2011