Fil d'Ariane
Le satellite PicSat a été mis en orbite polaire vendredi 12 janvier par le lanceur PSLV de l'agence spatiale indienne. Il tourne à 505km au dessus de la Terre pour faire ses observations, soit environ 100km plus haut que la stion spatiale internationalle.
Sa cible est l'étoile Beta Pictoris et son exoplanète Beta Pictoris b. Sylvestre Lacour, qui a accordé une interview au journal Futura Science, est le responsable de la mission. Il explique pourquoi ce sytème solaire est ciblé et pas un autre : "Il s'agit d'une étoile très jeune et nous souhaitons [aussi] comprendre la formation des planètes dans leur plus jeune âge". En effet, le système est en cours de formation comme en témoigne les disques de poussières dans lequel évolue Beta Pictoris b. L'étoile est âgée de seulement 23 millions d'années, contre 4,5 milliards d'année pour notre soleil.
Les scientifiques attendent que la planète passe devant le soleil, aussi appelé transit. La date exacte n'est pas connue, mais selon les estimations il devrait avoir lieu cet été, et se reproduirait tous les 18 ans. Observer le transit d'une planète devant son étoile est une méthode courante qui permet de récolter bon nombre d'informations. Les deux principales mesures attendues sont la taille et la densité de la planète. Mais PicSat ne va pas se contenter de ça. Elle devrait aussi permettre d'observer les comètes présentes dans le disque autour de l'étoile.
La principale particularité de PicSat est sa taille et son poid : 30 centimètres de long, 10 de large, et 3,5 kilos. Sa consommation éléctrique est d'environ 6 watt, soit autant que vos ampoules économiques. Autre fait étonnant, son prix. Seulement 1,5 millions d'euros de budget. Cela peut paraître beaucoup mais, en comparaison, les satellites plus gros ont des coûts pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d'euros. La miniaturisation de PicSat a été une des épreuves qu'ont du relever les ingénieurs et chercheurs de l'Observatoire de Paris et du CNES. Grâce au soutien de l'université PSL, du CNES, de l'Union Européenne et de la fondation Merac, le satellite à pu être construit en seulement 3 ans.