Pierre-Karl Péladeau élu à la tête du Parti québécois

Pierre-Karl Péladeau, propriétaire du groupe de médias et télécommunications Québecor, est élu chef du Parti québécois. Objectif : mettre en oeuvre son projet pour l'indépendance de la Belle Province. 
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Péladeau avant les résultats mai 2015
Pierre-Karl Péladeau peu avant le dévoilement des résultats, vendredi 15 mai. Il est soutenu par son épouse Julie Snyder, animatrice et productrice de télévision québécoise.
@partiquebecois
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Ce 15 mai 2015, un puissant homme d'affaires est devenu le 8e chef du Parti québécois (PQ). La percée de Pierre-Karl Péladeau au sein du parti indépendantiste remonte à un peu plus d'un an, juste avant l'élection générale québécoise d'avril 2014. Elle avait, à l'époque, soulevé de nombreuses questions éthiques.

Ce vendredi, il a recueilli 57,6% des votes des militants au premier tour du scrutin, devançant nettement les deux autres candidats, Alexandre Cloutier (29,2 %) et Martine Ouellet (13,2%).

Nous voulons faire de Québec un pays, notre pays

Pierre Karl Péladeau

"Nous voulons faire de Québec un pays, notre pays", a lancé le nouveau chef du PQ dans un discours résolument souverainiste. "Les Québécois indépendantistes ont tracé le chemin qui nous mènera vers le pays du Québec !" a-t-il ajouté devant les cadres et les militants du parti, enthousiastes. Pierre-Karl Péladeau a ensuite expliqué aux Canadiens anglophones que l'objectif des Québécois n'est pas d'arriver à l'indépendance contre eux, mais de vivre en harmonie. "Notre projet n'est pas contre les Canadiens, il est pour les Québécois. Nous voulons avoir et jouir de notre propre pays, a-t-il déclaré en anglais.

Ecoutez son discours de la victoire : 
 
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Pierre-Karl Péladeau, élu à la tête du Parti québécois le 15 mai 2015.

Milliardaire à la tête d’un empire de presse

A 53 ans, Pierre-Karl Péladeau, souvent appelé PKP, détonne par son profil dans les rangs indépendantistes du PQ, un parti dont les membres sont plus proches des idées socio-démocrates et souvent issus de la classe moyenne.

Milliardaire et ancien chef d'entreprise, il a souvent affronté les syndicats en raison de ses méthodes musclées au sein de son empire de presse. En se lançant en politique, PKP a quitté toutes ses fonctions exécutives dans le groupe Québecor, tout en restant le principal actionnaire.

Une entrée tonitruante en politique

Pierre-Karl Péladeau succède à Pauline Marois, ancienne Première ministre du Québec, battue sèchement aux élections législatives en avril 2014 par le Parti libéral du Québec de Philippe Couillard qui, depuis, dirige le gouvernement de la province. Dès sa défaite, Pauline Marois avait remis son mandat de cheffe du PQ, qui a donc mis plus d'un an à organiser sa succession.

En mars 2014, c'est le poing levé qu'il haranguait une poignée de militants en leur criant son ambition, "Faire du Québec un pays !" Cette entrée tonitruante en politique, aux côtés de Pauline Marois, a été généralement interprétée comme le tournant d'une campagne où les libéraux ont joué des divisions au sein du PQ sur l'opportunité d'un troisième référendum pour l'indépendance, après les deux échecs de 1980 et 1995.

Chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale, Pierre Karl Péladeau aura, à dès mardi 19 mai, le privilège d'être le premier à questionner le Premier ministre tous les jours.

La confiance de ses adversaires

Alexandre Cloutier, 37 ans, avocat de formation, avait reçu le soutien de quelques cadres parmi les plus jeunes du parti. Il a été élu député pour la première fois et 2007 et avait fait partie du gouvernement de Mme Marois en 2012.

Egalement ministre du gouvernement indépendantiste, Martine Ouellet, 45 ans et ingénieure de formation, a réalisé un score modeste d'autant qu'avec le retrait de trois autres candidats, elle espérait pousser PKP à un second tour.

Tous deux ont accordé au vainqueur leur confiance et se sont ralliés à lui.