La cité antique de Palmyre dévastée, des sites archéologiques pillés par les milices islamistes... Chacun a encore en tête les images de Palmyre ou celles de Mossoul. C'est là que Khaled Assaad, ancien directeur général des antiquités et des musées, a été exécuté parce qu'il se battait pour son patrimoine.
Lire notre article sur Khaled Assaad, décapité par des membres du groupe « État islamique »France Desmarais, elle aussi, se bat pour protéger les oeuvres d'art et les sites antiques menacés par les milices, à commencer par le groupe Etat islamique. Quand on pense au patrimoine en danger, on pense à la Syrie, bien sûr, et à l'Irak ou à la Libye. Mais toutes les zones de conflit sont touchées et le groupe Etat islamique n'est pas le seul à piller le patrimoine. Pour France Desmarais, le problème est davantage lié à l'état de guerre qu'à une milice en particulier.
Lire notre article sur la protection du patrimoine culturel dans les zones de guerre.Les oeuvres d'art volées sur les sites syriens, irakiens ou libyens ne sont pas forcément détruites. Certaines sont revendues, qui resurgissent ensuite sur le marché européen. Mais sauve-t-on vraiment les objets en les achetant ? Pour France Desmarais, qui dresse un état des lieux sur le plateau de TV5MONDE, l'argument est fallacieux et il faut éradiquer le marché en cessant de l'alimenter. Pour l'heure, si les acheteurs sont difficiles à identifier, les revendeurs, eux, peuvent être pister.
Il faut cesser d'alimenter le marché.
France Desmarais
Aujourd'hui, la prise de conscience est générale. Le 25 décembre, dans sa bénédiction
Urbi et Orbi, le pape François s'est indigné contre ces saccages, mettant au même niveau les massacres contre les populations et les destructions de patrimoine. France Desmarais, elle, parle d'un génocide patrimonial sans précédent, qui touche à l'identité même des peuples. La destruction de la cité de Palmyre en est l'exemple le plus criant. Aujourd'hui, elle pense déjà à la protection des sites appelés à s'ouvrir au tourisme de masse, comme Perspepolis, en Iran.
Prendre des mesures d'urgence prises au plus haut niveau, comme les listes rouges des objets d’art en danger lancée en 2013 à l’initiative du Conseil international des musées (ICOM), avec la collaboration de l’Unesco et du département d’Etat américain ; installer des relais pour mettre à l'abri les oeuvres les plus rares - une position dangereuse, comme l'a montré l'assassinat de Khaled Assaad ; venir en aide à ceux qui prennent ces risques... Autant de défis que France Desmarais et les collaborateurs du Conseil international des Musées tentent de relever.