TV5MONDE et France Télévisions ne sont pas les seuls médias francophones à avoir été les cibles de cyberattaques ces derniers jours. Le quotidien belge Le Soir et d’autres titres du même groupe de presse ont été victimes, ce week-end, de piratages informatiques. Explications.
« @lesoir a été victime d'une nouvelle #cyberattaque ce lundi soir. L'accès au site peut être instable. Nous y travaillons. » Voici le message que l’on pouvait lire, lundi 13 avril, sur le compte Twitter du quotidien belge
Le Soir. L’activité du site internet du journal a été suspendue quelques instants «
mais le système n’a pas été atteint », a expliqué à la RTBF Didier Haman, directeur général du quotidien. La version papier était disponible dans les kiosques dès le mardi 14 avril au matin.
D’autres médias du groupe Rossel, auquel appartient
Le Soir, ont également été touchés : Sudpresse, les quotidiens régionaux français
La Voix du Nord, L
’Ardennais,
L’Union de Reims, ainsi que
La Libre Belgique et
la Dernière Heure qui dépendent du groupe IPM.
L’attaque de ce lundi 13 avril consistait, apparemment, à bombarder de multiples requêtes le site internet des médias qui ne parvient plus à les traiter car elles sont en trop grand nombre. Son système sature et se paralyse, rendant le site indisponible par déni de service.
Mais ces dernières attaques de lundi paraissent moins puissantes que celles subies, déjà la veille, par
Le Soir qui a porté plainte contre X. En effet, dimanche 12 avril, le groupe Rossel était la cible d’une attaque informatique de grande ampleur. Plusieurs sites internet du groupe ont été rendus indisponibles pendant plusieurs heures.
Revendication par Linkersquad
L’attaque de lundi 13 avril contre les sites internet des médias belges et français a été revendiquée sur de multiples comptes Twitter. Difficile de savoir qui se cache derrière ces piratages informatiques.
Mais
Le Soir est, tout de même, parvenu à joindre le propriétaire de l’un des comptes, il s’agit de Linkersquad qui confirme être l’un des auteurs de l’attaque de lundi 13 avril. Ils
expliquent leurs intentions aux journalistes : «
Notre but n’est pas de vous mettre des bâtons dans les roues ou de vous faire taire mais, au contraire, de montrer à quel point il est inacceptable que l’information elle-même soit si fragile au niveau de sa sécurité. » Ce type d’opération informatique leur permettrait aussi de se faire une certaine publicité. Les piratages leur permettant par ailleurs de monnayer des informations. Ils ont ainsi affirmé aux journalistes être en possession « (des)
bases de données des chaînes de France Télévisions. Toutes ces données personnelles seront revendues et partagées sur le web… ». Mercredi 15 avril,
France Télévisions a annoncé par communiqué son intention de porter plainte.
Anonymous Belgique
Mardi 14 avril, le groupe belge d’Anonymous, ou qui se revendique comme tel, a diffusé sur Youtube une vidéo dans laquelle ils expliquent avoir trouvé le responsable de l’attaque informatique contre les médias belges
Le Soir,
La Libre Belgique et
Sudpresse. «
Cette personne qui n’est juste qu’un adolescent un peu accro aux jeux, a attaqué par déni de service les sites de ces médias. (…) Ses méthodes ne sont pas celles de hacker mais juste de monsieur tout-le-monde », est-il expliqué dans un
communiqué vidéo d’Anonymous. Le responsable de l’attaque aurait revendiqué son acte sur Twitter. Son identité a été transmise par les Anonymous belges à la Computer Crime Unit de la police fédérale.
Pour l’instant, ni les identités, ni l’origine géographique des attaques ne sont connues car l’enquête de police, qui pourra nous en dire plus, ne fait que commencer. Jusqu'à présent «
aucun élément concret ne permet de faire un lien avec TV5MONDE », a déclaré les 13 avril Didier Haman, directeur général du
Soir.