L'Espagne a révisé à la hausse vendredi 26 avril son objectif de déficit public à 6,3% du produit intérieur brut (PIB) pour 2013, contre 4,5% précédemment, et ne voit pas de retour en dessous de la limite européenne des 3% avant 2016 dans un contexte de récession.
La dette publique du pays, qui s'alourdit mécaniquement avec la hausse des déficits, devrait s'envoler à 91,4% en 2013 et jusqu'à 99,8% en 2016.
Le pays de 47 millions d'habitants compte désormais 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent.
L'Institut national de la statistique souligne que cette nouvelle flambée du chômage touche "presque toutes les tranches d'âge, particulièrement les 25-29 ans" qui perdent 69.900 emplois, et "presque toutes les régions", avec un record à 36,87% pour l'Andalousie.
Très significatif d'une "fracture sociale" grandissante qui inquiète toutes les organisations humanitaires, le nombre de foyers dont tous les membres sont au chômage augmente lui aussi, à 1.906.100, sur un total de 17 millions de foyers.
Cette nouvelle aggravation du chômage s'ajoute à la poursuite attendue de la récession, la Banque d'Espagne prévoyant un recul du PIB de 0,5% au premier trimestre alors que le pays, retombé en récession à la fin 2011, a vu son économie se contracter de 1,37% en 2012.
Plongée dans la crise depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, l'Espagne, dirigée depuis la fin 2011 par un gouvernement de droite, a lancé en 2012 un vaste programme de rigueur visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici à la fin 2014, ce qui a contribué à approfondir le recul de l'activité et à faire exploser le chômage.
Pour 2013, le gouvernement a admis cette semaine que l'économie espagnole devrait se contracter de 1% à 1,5% du PIB, contre 0,5% prévu jusqu'à présent.