Un être humain sur sept n'aurait aucune existence légale, soit près d'1,1 milliard de personnes, selon la Banque mondiale. Sans papier d'identité, impossible de voter, signer des contrats ou encore de bénéficier des services publics.
Pas d'inscription sur un registre des naissances, pas d'existence administrative : au Nigeria, comme dans une partie de l'Afrique subsaharienne, des millions de personnes n'ont aucune existence officielle. Une problématique récurrente.
La question du recensement et de l'établissement des identités se posent notamment lors d'élections. Ces citoyens sans pièces d'identités ne peuvent pas voter. En 2015, au Nigeria, le chef de l'Etat de l'époque avait mis en place une carte électronique dotée d'une puce. Elle permettait de voter mais aussi grâce aux données biométriques -empreintes digitales, signatures - d'accéder aux services publics. Une initiative qui s'est soldée par un échec. Aujourd'hui, trois Nigérians sur quatre n'ont pas de documents officiels.
Pourquoi certaines personnes n'ont pas d'existence légale ?
Éloignés des centres administratifs, les bébés ne sont pas déclarés à la naissance. D'après la Banque mondiale, ce phénomène des "enfants fantômes" touchent particulièrement les ménages pauvres. D'autres familles, elles, ne voient pas l'utilité de telle déclaration.
Un phénomène qui touche aussi l'Asie du Sud comme en Inde, au Pakistan, ou encore au Bangladesh, où dans ces pays aussi, des millions d'enfants et d'adultes n'ont aucune identité administrative. Un frein pour accéder aux aides sociales, à l'enseignement ou encore à la retraite.