"Point barre" : l'information à la sauce Trump

« C’est la plus grande foule jamais vue à une investiture, point barre ». Cette affirmation du porte-parole du président américain fait la joie des internautes. Les images prises lors de la cérémonie démontrent en effet le contraire. Depuis quelques jours, les twittos se déchaînent sur le réseau social.
 
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Sean SPicer
Sean Spicer, porte-parole du nouveau président américain, déchaîne les passions sur Twitter, avec son expression "point barre".
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Au diable les faits ! Et vive l'information alternative!

Le 45ème président des Etats-Unis n'a pas apprécié les médias américains et internationauxqui ont  minimisé l'affluence populaire lors de sa prestation de serment vendredi 20 janvier 2016 à Washington.
 

Son porte-parole, Sean Spicer, s’en est pris avec force aux journalistes, dénonçant des tentatives « honteuses » de minimiser selon lui le succès populaire de cette cérémonie d'investiture. « Ce fut la plus grande foule jamais vue lors d’une investiture, point barre », a-t-il affirmé, sans fournir d’éléments concrets pour appuyer ses dires.

Interrogée sur NBC sur les raisons pour lesquelles Donald Trump avait poussé son porte-parole à prononcer "des mensonges" sur la participation, Kellyanne Conway, conseillère du président, a répondu que ce dernier avait présenté des "faits alternatifs", une étrange tournure de phrase qui a aussitôt enflammé Twitter.
 
Les autorités de la capitale américaine ont pour règle de ne pas communiquer d'estimations de foules, afin d'éviter toute polémique. La seule façon de les estimer est de comparer les photos aériennes, qui montrent que l'investiture du républicain a rassemblé indiscutablement moins de monde que celle de Barack Obama en 2009.
Ce « point barre » prononcé samedi soir au lendemain de l'investiture, par Sean Spicer est devenu un incroyable phénomène viral. Plusieurs mots clé sont apparus sur Twitter, les «faits de Spicer» (#Spicerfacts), «Sean Spicer a dit» (#SeanSpicersays), ou encore «faits alternatifs» (#alternativefacts), le principe est simple, asséner un fait improbable assorti de l’expression point barre ("period" en anglais, NDLR). Les twittos s'en donnent à coeur joie :
 
 

Du "Titanic parfaitement arrivé à New-York. Point-barre", à la "réunification allemande qui n'a jamais eu lieu. Point-barre".
 
 

« Il n’y a pas d’espaces vides… C’était des millions de personnes recouvertes de draps. Point barre. »

Certains comme Dawn Welsh se réjouissent à l'idée de prolonger le week-end, même le lundi. D'autres se réfèrent à René Magritte et à sa fameuse "non" pipe.

Le mandat de Donald Trump a bel et bien commencé sur Twitter, le réseau social si cher au nouveau président américain.
Mais pas seulement.  
Exemple sur le site Buzzfeed. Celui-là même qui avait publié des informations concernant des vidéos "compromettantes" de Donald Trump en joyeuse compagnie dans un hôtel moscovite, a décidé de suivre le mandat Trump minute par minute, sous forme de compte à rebours sur sa page Facebook.

 
Point barre.