Fil d'Ariane
Ce sont de très jeunes enfants en larmes, qui ne comprennent pas pourquoi ils ont été séparés de leurs parents. Les plus jeunes ont 4 ans. L'un dit venir du Guatemala, un autre du Salvador.
Ils implorent les adultes présents de téléphoner à leurs familles pour qu'ils viennent les chercher. Une femme tente d'apaiser leur chagrin mais les enfants sont inconsolables.
Un concert de pleurs interrompu par un homme :
"Nous avons un orchestre ici ! Il ne nous manque plus que le chef !"
Ce document publié par ProPublica, un site d'information indépendant aux États-Unis, a été enregistré la semaine dernière dans un centre de rétention de la police des frontières aux États-Unis. L'auteur de l'enregistrement a souhaité rester anonyme par peur des représailles, en pleine levée de boucliers sur la politique de tolérance zéro du président Trump, officiellement destinée à dissuader l'immigration clandestine. Plus de 2 000 mineurs ont ainsi été séparés de leurs familles en 6 semaines. Plus une centaine ont moins de 4 ans.
L'enregistrement de Propublica a permis d'identifier une petite fille qui s'est souvenue du numéro de téléphone de sa tante, elle-même entrée illégalement aux États-Unis. Celle-ci n'a rien pu faire, de peur de se mettre en danger, si ce n'est permettre de l'identifier : Alison, 6 ans, et sa maman. Alison a depuis été transférée dans un refuge. Mais le risque, c'est que sa mère soit expulsée des États-Unis sans avoir retrouvé sa fille. Le cas n'est pas rare, loin de là.
"Les Etats-Unis ne deviendront pas un camp pour migrants"