De la «politique fric et frac»
A contrario, évidemment,
Le Figaro se demande «pourquoi s’indigner que le vote FN progresse quand on fait tout pour qu’il en soit ainsi?» Car on vient de vivre un joli moment «au rythme des affirmations, dénégations, protestations du Fillongate», constate
L’Est républicain. «Et pendant ce temps, le FN jubile et compte les points.» Même optique dans
Midi libre: «Ce poker menteur affligeant émaillé de connivences droite-gauche, de soupçon de complot, de politique fric et frac, à qui profite-t-il? Devinez un peu…» Pour Marine Le Pen, «c’est Noël tous les jours», se marre
Le Républicain lorrain.
D’autres, plus pragmatiques, pensent que Sarkozy et Le Pen profitent tous deux du «crime». Telle la
Charente libre, qui juge que «les proches de Nicolas Sarkozy n’ont guère tardé à mesurer tout le bénéfice que leur champion pourrait tirer de cette affaire», mais qui dépeint aussi une «Marine Le Pen déjà radieuse de voir les magouilles et les manipulations liant les responsables de «l’UMPS» jetées en pâture à l’opinion». Quoi qu’il en soit et «qu’il le regrette ou non, c’est bien Jean-Pierre Jouyet et apparemment lui seul qui, par candeur, vantardise ou bêtise politique, a ouvert une boîte à claques».
Coups de poignard
Les
Dernières Nouvelles d’Alsace trouvent, elles, que l’ancien président, ce «diviseur toujours plus marqué de la droite», avec «le potentiel ravageur de sa personnalité», «ne sortira pas grandi de l’épisode». Dans un rapprochement audacieux, enfin,
L’Eclair des Pyrénées se demande, quelle est «la plus pathétique des deux», «entre l’affaire Nabilla et l’affaire Jouyet-Fillon»: «Coups de poignard réels d’un côté, coups de couteau virtuels de l’autre»! Et de conclure: «De la jeune créature écervelée de la téléréalité, on n’attendait rien; d’un secrétaire général de l’Elysée et d’un ancien premier ministre, pas grand-chose peut-être, mais plus, en tout cas, que cette conjuration de bras cassés.»
Une conjuration qui sent le bas calcul, l’ignoble, le rance, «la haine recuite et la hauteur de vue de rats de caniveau»… Mais vous, nobles internautes, «quel couteau préférez-vous? Celui de Nabilla, de Fillon, de Jouyet, ou celui de Hollande?» Dans son «Ere du vide»,
Atlantico se gausse: «Panem et circenses… Le bon peuple voulait du sang. Et ce week-end il a coulé à flots.»