La Pologne annonce avoir arrêté plus de cinquante migrants près de la frontière avec la Biélorussie. De son côté, le service biélorusse des gardes-frontières affirment que les forces de l'ordre polonaises ont violenté quatre migrants à la frontière entre les deux pays.
La Pologne annonce ce 10 novembre avoir lancé un coup de filet contre les migrants massés à la frontière avec le Bélarus et procédé à plus d'une cinquantaine arrestations, en pleine crise diplomatique entre Minsk et l'Union européenne. "Au cours des dernières 24 heures, la police a détenu plus de 50 personnes près de Bialowieza après qu'elles ont traversé illégalement la frontière", a déclaré Tomasz Krupa, porte-parole de la police régionale.
"La situation n'est pas calme", a déclaré le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak mercredi à la radio polonaise. Le ministre a ajouté que de petits groupes de migrants tentaient actuellement de traverser illégalement la frontière entre le Bélarus et la Pologne, membre de l'Union européenne et de l'Otan.
Des migrants violentés par la Pologne ?
En parallèle, les autorités biélorusses accusent la Pologne d'avoir violenté quatre migrants à la frontière entre les deux pays, confrontée à une crise migratoire source de vives tensions entre Minsk et les Occidentaux. "
Vu les nombreuses blessures sur les corps des migrants, les forces de l'ordre polonaises les ont traités brutalement et les ont chassés par dessus la grille barbelée à la frontière avec le Bélarus", a indiqué le Service biélorusse des gardes-frontières.
Dans un communiqué sur son compte Telegram, cette source précise que les quatre hommes, d'ethnie kurde, ont été découverts dans la nuit de mardi à mercredi dans un campement de fortune à la frontière, côté bélarusse. Des images, publiées par Minsk, montre plusieurs tentes près de la frontière grillagée, éclairées par des feux de bois. Trois hommes, les mains ou le visage ensanglantés, sont visibles dans une vidéo.
La Biélorussie accuse également l'Occident d'orchestrer cette crise migratoire. "En vue d'une cinquième série de sanctions, dont ils parlent déjà à l'Ouest, le prétexte utilisé cette fois est la crise migratoire provoquée par l'UE et ses membres frontaliers du Bélarus", a déclaré le chef de la diplomatie bélarusse Vladimir Makeï, lors d'une rencontre avec son homologue russe à Moscou.
Une crise migratoire au milieu d'un conflit diplomatique
Des milliers de migrants souhaitant entrer en Pologne sont actuellement coincés à la frontière avec la Biélorussie, par un temps glacial. Des troupes ont été déployées de chaque côté, faisant craindre une escalade. Depuis des mois, les Européens accusent Minsk de délivrer volontairement des visas de transit à ces populations, venues principalement du Moyen-Orient, afin de déstabliser l'Union européenne.
Selon Bruxelles, le président bélarusse alimente cette crise pour se venger des sanctions décidées contre son régime après l'écrasement d'un mouvement d'opposition déclenché à la suite de sa réélection contestée en août 2020. Mardi, le Premier ministre polonais a lui accusé le dirigeant russe Vladimir Poutine, principal allié de Minsk, d'être le "commanditaire" de cette vague de migrants.