Polynésie française : les indépendantistes sortent vainqueurs des élections territoriales
La liste indépendantiste, dirigée par l'ancien président de la Polynésie française, Oscar Temaru, a remporté dimanche 30 avril, le second tour des élections territoriales. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l’a annoncé, lundi 1er mai, sur Twitter.
Le nouveau président de la Polynésie française, Oscar Temaru a remporté les élections le 1er mai 2023.
(Oscar Temaru sur Facebook)
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Avec 44,2% des voix contre 38,5% pour la liste du président sortant Edouard Fritch, selon les résultats provisoires publiés par le Haut-commissariat, les indépendantistes ont obtenu une majorité absolue de 38 des 57 sièges de l'Assemblée territoriale. Elle leur permettra de gouverner pendant cinq ans la collectivité du Pacifique sud.
Cette victoire les place notamment en position de force face à l'État français pour négocier un processus de décolonisation et un référendum d'autodétermination. "Les Polynésiens ont voté pour le changement. Le Gouvernement prend acte de ce choix démocratique, a réagi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter. Nous travaillerons avec la majorité nouvellement élue avec engagement et rigueur, pour continuer d'améliorer le quotidien de nos concitoyens polynésiens."
La liste Tavini huiraatira remporte les élections territoriales en Polynésie Française et devra élire le futur président de l’archipel. Avec Jean-François Carenco, nous félicitons Oscar Temaru et Moetai Brotherson pour leur victoire.
Le parti Tavini huiraatira, d'Oscar Temaru, a bénéficié d'une grande partie des reports de voix des partis éliminés au premier tour du scrutin le 16 avril. Ces derniers ont tous fait campagne contre le président sortant. À noter que Tavini huiraatira doit présenter le député, Moetai Brotherson, à la présidence du futur gouvernement, le 10 mai.
Sa liste était arrivée en tête avec 34,9% des votes, contre 30,46% à la liste autonomiste d’Edouard Fritch. 14,53% des voix sont allées à l'autre liste autonomiste de Nuihau Laurey.
Nettement battu, Edouard Fritch, 71 ans, fait d'abord les frais de la mauvaise communication de son gouvernement pendant l'épidémie de Covid-19. En dépit d'un bilan économique plutôt positif, la forte inflation subie par la Polynésie en 2022 (8,5%) lui a aussi été imputée par une partie de l'opinion. Durant son mandat, il a instauré une nouvelle TVA pour préserver la sécurité sociale locale.
Moetai Brotherson, 51 ans, a axé sa campagne sur la suppression de cette taxe et plus généralement sur le pouvoir d'achat. Il a peu évoqué l'indépendance, su séduire au-delà de cet électorat, et capitalisé sur le rejet d'Edouard Fritch.
Le parti indépendantiste a déjà remporté les trois sièges de députés dévolus à la Polynésie aux législatives de juin 2022. Il a alors infligé aux autonomistes la plus sévère défaite de leur histoire dans ce scrutin. Mis en place en 2013 pour mettre un terme à l'instabilité politique qui agitait la Polynésie depuis 2004, le mode de scrutin accorde une forte prime à la liste arrivée en tête qui lui assure les trois quarts des sièges.