Sur TV5MONDE, Jorge Faurie, ministre argentin des affaires étrangères, revient sur l'enjeu de sa visite en France, et le futur traité de libre-échange négocié entre l'Europe et des pays d'Amérique latine. Le ministre explique aussi que l'entrée de l'Argentine dans la Francophonie représente un intérêt économique certain pour son pays. Entretien.
Le 2 avril 1982, le conflit des Malouines débutait avec le débarquement de l'armée argentine. Il prendra fin le 14 juin de la même année par un cessez-le-feu et une victoire britannique. Quelles sont aujourd'hui les revendications de l'Argentine sur ces territoires ?
"Nous continuons à considérer les Malouines, comme faisant partie de l'Argentine, explique sur TV5MONDE Jorge Faurie, ministre argentin des Affaires étrangères. Nous continuons tous les efforts de négociation possibles pour récupérer les îles. (...) Nous considérons que le dialogue direct entre l'Argentine et la Grande-Bretagne peut mener à un résultat convenable pour les deux parties."
France, un investisseur traditionnel
Le ministre est venu pour faire un point sur les relations bilatérales qui lient la France à l'Argentine. "Nous avons beaucoup d'investissements français chez nous. (...) Nous avions à régler des contentieux qu'il restait des années passées", répond Jorge Faurie avant d'ajouter que la France est un "investisseur traditionnel de l'Argentine que nous respectons pour la qualité des produits ou des services".
Mais pas seulement... "Nous respectons les mêmes idéaux : la liberté, le respect des droits humains, la liberté politique... "
Traité transatlantique de libre-échange
Actuellement, l'Europe négocie avec quatre pays du MERCOSUR - Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay - un traité de libre-échange. "Il y a des possibilités de complémentarité entre l'Europe et les pays d'Amérique latine", souligne le ministre des Affaires étrangères. "Nous avons la capacité de nous entendre, nous devons profiter de cela."
L'Argentine pourrait alors exporter de la viande bovine et l'Europe envoyer des voitures. Mais pour l'instant, rien n'est fait, et cela risque de prendre du temps avertit le ministre argentin sur TV5MONDE. Les conditions de l'entrée de toute la viande ou des voitures sont encore en discussion.
La place dans l'Argentine dans la Francophonie
L'Argentine est devenue membre observateur de la Francophonie (OIF) en 2016 alors que l'actuel ministre des Affaires étrangères était ambassadeur en France. "Pour nous, c'est la possibilité d'être en contact avec un regroupement de pays francophones, assure Jorge Faurie, surtout des pays africains avec lesquels on peut être en contact, avec l'appui de la France, pour partager pas seulement des valeurs (...) mais aussi la possibilité de mener des opérations conjointes sur les plans économique et commercial."
Le ministre revient justement d'une visite au Maroc et à la Tunisie qui entre dans ce cadre. "Nous avons toujours eu des relations politiques très importantes mais nous avons besoin de construire des relations plus concrètes, plus dynamiques sur les plans commercial et économique et aussi d'essayer toutes les formules de coopération possible."
Quant à son lien avec la langue française, il est avant tout familial nous confie-t-il : "Je parle assez mal le français, mais mes grands-parents étaient d'origine française. C'est ce qui m'a permis aussi d'être ambassadeur d'argentine en France".