Fil d'Ariane
Le Hamas appelle la communauté internationale à "faire pression" sur Israël pour qu'il prolonge le fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au moment où les médiateurs réunis au Caire doivent poursuivre leurs pourparlers.
Des Palestiniens inspectent le site d'une frappe israélienne à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le mercredi 15 janvier 2025.
La première phase de la trêve, qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier 2025, doit en principe prendre fin ce 1er mars sans que les termes de la deuxième étape, qui prévoit la fin définitive de la guerre, aient été négociés. Après des semaines de blocage, Israël a envoyé le 27 février ses négociateurs au Caire, où ont commencé, selon le gouvernement égyptien, des "discussions intenses pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve".
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Ces discussions impliquent des délégations d'Israël et du Qatar, avec la participation de représentants américains, selon Le Caire. Le mouvement islamiste palestinien appelle vendredi la communauté internationale "à faire pression" sur Israël pour faire commencer la deuxième phase de l'accord, "sans délai ni tergiversation". Le Hamas avait rendu à Israël pendant la nuit du 26 au 27 février les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, lors du dernier échange prévu durant la première phase de l'accord.
Ce 28 février, des dizaines d'Israéliens se sont rassemblés dans le stade Bloomfield de Tel-Aviv pour assister à une cérémonie en hommage à l'un de ces otages, Tsachi Idan, âgé de 49 ans, supporter du club de football Hapoel Tel-Aviv, avant ses funérailles. Le Hamas avait également rendu, en privé, les corps de Ohad Yahalomi, un Franco-Israélien de 49 ans, Itzik Elgarat, un Dano-Israélien de 68 ans et Shlomo Mansour, 85 ans.
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Tous les quatre avaient été enlevés dans des kibboutz proches de la bande de Gaza le jour de l'attaque sanglante menée par le Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Au total, 33 otages ont été rendus à Israël depuis le 19 janvier, dont huit décédés. Quelque 1.700 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes sur un total prévu de 1 900.
Sur 251 personnes enlevées le jour de l'attaque, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l'armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans. Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, au cours de laquelle l'armée israélienne doit se retirer complètement de Gaza. Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction du territoire en ruines, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
À l'issue de l'échange du 27 février, le Hamas a estimé qu'Israël n'avait désormais "pas d'autre choix" que d'entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu. Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des "cérémonies humiliantes" à chaque libération.
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Le Hamas s'était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza "en une seule fois" durant la deuxième phase. Mais cette étape s'annonce particulièrement délicate. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est en outre sous la pression de ses alliés d'extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s'opposent à la fin de la guerre. La deuxième étape de la trêve est censée coïncider avec le début du ramadan, le mois du jeûne musulman durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s'exacerber, notamment sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam situé à Jérusalem-Est, dans un secteur annexé par Israël.
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Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le ramadan sur cette esplanade, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements. L'accès à l'esplanade des Mosquées sera soumis aux "restrictions habituelles" de sécurité, indique le gouvernement israélien.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 48 319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.