Fil d'Ariane
Le président américain Donald Trump affirme que les Palestiniens n'auraient pas le droit au retour dans le cadre de son plan pour Gaza, dans un extrait d'interview dévoilé ce lundi 10 février.
Le président Donald Trump s'adresse aux journalistes à bord d'Air Force One le 9 février alors qu'il se rend de West Palm Beach (Floride) à la Nouvelle-Orléans, dimanche 9 février 2025.
"Je parle de leur construire un endroit permanent". À la question d'un journaliste de Fox News au sujet "du droit au retour" des Palestiniens de Gaza, le président américain, Donald Trump, répond : "Non, ils n'en auraient pas, car ils auront des logements bien meilleurs." L'extrait a été dévoilé ce lundi 10 février.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a quant à lui qualifié la veille de "révolutionnaire" la proposition du président américain Donald Trump prévoyant un contrôle américain de la bande de Gaza et le déplacement des Palestiniens, affichant un ton triomphal devant son cabinet après son retour de Washington.
Malgré l'entrée en vigueur d'une trêve entre Israël et le Hamas le 19 janvier dans le territoire palestinien dévasté par 16 mois de conflit, les tensions diplomatiques sont vives autour de l'après-guerre.
La récente annonce de Donald Trump d'un projet de prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis et d'un déplacement de sa population vers l'Egypte ou la Jordanie a suscité une vague de condamnations dans le monde et porté un coup à l'accord de cessez-le-feu déjà fragile.
Certains pays arabes hostiles à tout déplacement forcé des Gazaouis tentent de se coordonner pour apporter une réponse commune au plan américain. Benjamin Netanyahu a semblé suggérer ce 06 février dans une interview qu'un État palestinien pourrait être établi sur le territoire saoudien, suscitant la colère de Ryad.
Pendant ce temps à Gaza, Israël a achevé ce 09 février son retrait du couloir de Netzarim, qui coupe le territoire d'est en ouest, entraînant d'immenses files de Palestiniens rentrant chez eux au nord comme au sud, à bord de véhicules surchargés de bagages.
A (re)lire : L'armée israélienne se retire d'un important couloir de circulation à Gaza
"Les forces israéliennes ont démantelé leurs positions et postes militaires (...) du couloir de Netzarim" permettant aux véhicules de circuler librement, déclare un responsable du ministère de l'Intérieur dirigé par le Hamas.
Ce couloir, établi en décembre 2023, avait été rouvert fin janvier et avait déjà permis à des centaines de milliers de déplacés de regagner le nord du territoire.
Dans un quartier de Gaza-ville (nord), Mahmoud al-Sarhi, a découvert sa maison détruite. Mais malgré le retrait des troupes israéliennes, cet homme de 44 ans ne se sent pas en sécurité. "La zone est impropre à une vie normale. C'est très dangereux", dit-il.
Cette réouverture intervient au lendemain d'un cinquième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Trois otages israéliens ont été libérés par le Hamas, en échange de 183 Palestiniens ce samedi 08 février. Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "images choquantes", promettant une nouvelle fois "d'éliminer" le Hamas et de ramener les otages toujours retenus à Gaza.
"La libération des otages ne peut être retardée", a déclaré la famille d'Alon Ohel, 23 ans, un des otages toujours retenu à Gaza, après avoir reçu "un premier signe de vie" de lui par les ex-captifs récemment libérés. Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Le Hamas a pour sa part dénoncé ce qu'il a qualifié de "meurtre à petit feu" des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l'hospitalisation de sept d'entre eux.
La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.