Fil d'Ariane
La rencontre entre les deux chefs d'Etat, la troisième depuis six mois, a, cette fois encore, été tenue secrète jusqu'aux premières déclarations. Ce n'est que tard dans la soirée que la télévision russe a diffusé de courts extraits de l'entretien entre les deux hommes. Ils ont insisté sur les succès militaires du régime syrien, soutenu par l'armée russe : "Je veux vous féliciter, président Assad, pour les succès de votre armée dans leur combat contre les groupes terroristes. Je vous remercie pour les efforts fournis par votre armée ces dernières années. Des étapes très importantes ont été franchies pour asseoir et renforcer l'autorité en Syrie." a déclaré Vladimir Poutine.
Vladimir #Poutine et Bachar Al-#Assad plaident pour "l'accélération du dialogue politique" en # Syrie. Les deux dirigeants se sont rencontrés hier #Sotchi #Russie. https://t.co/sHj9qLGKbb pic.twitter.com/qx6IGWzMzj
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) 18 mai 2018
C'était la première rencontre entre le président russe et son homologue syrien depuis une courte entrevue en décembre sur la base russe de Hmeimim, en Syrie. Vladimir Poutine avait alors annoncé le retrait d'une partie du contingent militaire russe présent dans le pays. Les deux dirigeants s'étaient également rencontrés en novembre, déjà à Sotchi, ville balnéaire au bord de la mer Noire, dans le sud-ouest de la Russie, où le président russe dispose d'une résidence.
Ce 17 mai, Vladimir Poutine et son allié syrien Bachar al-Assad ont jugé que l'heure était venue d'accélérer le processus politique censé tourner la page de sept ans de conflit en Syrie, pour passer à la renconstruction et au retrait des forces étrangères impliquées.
"Les terroristes déposent les armes en des points clés en Syrie, ce qui a permis de restaurer les infrastructures et de les repousser, mettant un terme à leur fonctionnement près de la capitale", s'est félicité Vladimir Poutine. Allusion à la déroute récente en avril des rebelles dans la Ghouta orientale, aux portes de la capitale, où le drapeau syrien a retrouvé sa place. Puis début mai, des milliers de combattants ont été évacués dans les provinces de Homs et de Hama.
Pourtant, l'allié russe peine toujours à transformer ces succès militaires en règlement politique du conflit. Vladimir Poutine a multiplié les réunions au Kazakhstan et convié l'opposition syrienne à Sotchi — des inititatives restées pour l'heure au point mort. Cela n'a pas empêché le président russe d'affirmer que le début du processus politique était dans sa phase active et que les forces étrangères allaient se retirer. Reste à savoir à quelle forces étrangères Vladimir Poutine fait référence puisqu'il a omis de préciser ce point. En décembre dernier, il avait annoncé le retrait d'une partie du contingent militaire russe déployées en Syrie.D'autant qu'elle intervient à la veille d'une rencontre à Sotchi entre Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel. Leur premier tête-à-tête depuis un an doit notamment être consacré à la Syrie. La semaine prochaine, Vladimir Poutine recevra le président français Emmanuel Macron.