Voici 99 ans, la fin Première Guerre mondiale prenait fin. Les célébrations prévues ce 11 novembre sont aussi l'occasion aussi de se souvenir de l'engagement d'une armée américaine marquée, à l'époque, du sceau de la ségrégation. En Champagne, où un détachement de soldats afro-américain s'est distingué, la différence a perduré jusque dans les honneurs.
En 1917 et 1918, l'armée française a besoin d'hommes, diminuée par trois années de guerre. Les poilus reçoivent alors le soutien d'unités américaines, essentiellement composées de soldats noirs des régiments de l'Illinois et de New York envoyés au front dans les tranchées de l'est de la France.
Or au début des années 1900, les Afro-américains étaient soumis aux lois raciales de la ségrégation. Le racisme était rampant, l'armée américaine divisée.
Ces hommes étaient des victimes dans leur vie quotidienne aux Etats-Unis, mais ils ne l'étaient pas dans leur tête. Gerald Torrence, écrivain et historien
Les hommes du 371ème régiment d'infanterie furent les héros de la grande offensive de Champagne, en septembre 1918. Dans le petit village d'Ardeuil-et-Montfauxelles, au coeur des Ardennes, les habitants n'ont pas oublié le sacrifice des soldats afro-américains, sur la crête 188. Perdue au milieu des champs, la stèle de la crete 188 rappelle que 100 000 soldats américains furent envoyés en France pendant la guerre 14/18. Le 371ème régiment recevra de nombreuses décorations françaises, mais un seul soldat, Freddie Stowers, aura la médaille d'honneur américaine... en 1991, 73 ans après sa mort.