Fil d'Ariane
En ordre dispersé. Ce 1er mai 2017, journée internationale des travailleurs, est marquée par les divisions syndicales et politiques. Selon la CGT, 80 000 personnes se sont rassemblées, et 30 000 selon la préfecture de police.
En 2002, quand Jean-Marie Le Pen était au deuxième tour face à Jacques Chirac, les syndicats avaient fait bloc pour rejeter le candidat du Front National. Quinze ans après, les mobilisations ont bien lieu mais divisées.
Ainsi, la CDFT et l'UNSA qui ont appelé à voter Emmanuel Macron, dimanche 7 mai, ont manifesté de leur côté contre Marine Le Pen en France et à Paris, aux côtés des étudiants de la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes).
Le FN est une arnaque, il est l'opposé de la France que nous voulons construire #1erMai #ContreLeFN pic.twitter.com/pFNmO8QhV9
— Laurent Berger (@CfdtBerger) May 1, 2017
Quant à la CGT, FSU, Solidaires et Force Ouvrière, unis contre la Loi travail pendant le mandat de Hollande, ils ont choisi de "faire barrage" à la candidate du Front National sans appeler à voter pour le candidat d'En Marche!. Force ouvrière n'a d'ailleurs livré aucune consigne de vote, fidèle à son habitude. Tous ont donné rendez-vous aux manifestants place de la République cet après-midi.
Des rassemblements ont aussi été organisés contre le Front National à Paris répondant à des appels sur les réseaux sociaux. Certains cortèges ont marché paisiblement dans la capitale.
En début d'après-midi, des heurts ont éclaté en marge d'un défilé à Bastille, entre les forces de l'ordre et "des individus masqués et cagoulés" ainsi décrits par la police. Pour notre confrère du Monde sur place Abel Mestre, il s'agirait de membres du "Black Bloc". Trois CRS ont été blessés, selon la préfecture de police.
#manifestation Jets de projectiles et de cocktails Molotov envers les forces de l'ordre par des individus masqués et cagoulés. 2 CRS blessés pic.twitter.com/aY8kQmGgkh
— Préfecture de police (@prefpolice) May 1, 2017
#1ermai https://t.co/00riq2JuEt
— Abel Mestre (@AbelMestre) May 1, 2017
Paris - Des tensions importantes dans la #manif1ermai ! #1ermai #fetedutravail pic.twitter.com/swBq3NCUwk
— Remy Buisine (@RemyBuisine) May 1, 2017
Ça se chauffe entre Crs et manifestants rue dausmesnil #1ermai pic.twitter.com/W8mxNYTkFy
— Alice Maruani (@AliceMaruani) May 1, 2017
Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont venus rendre hommage, l'un après l'autre, ce lundi 1er mai, à Brahim Bouarram. Ce Marocain de 29 ans est mort noyé dans la Seine en 1995 après avoir été jeté du pont du Carrousel par des skinheads venu assister au traditionnel défilé du Front National en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Depuis cette tragédie, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme dans le pays. En venant honorer sa mémoire ce 1er mai 2017 dans l'entre-deux-tours Emmanuel Macron affiche un geste politique de plus contre Marine Le Pen.
> Lire aussi notre article sur la position de Jean-Luc Mélenchon pendant cet entre-deux-tours
Jean-Marie Le Pen ne s'est pas privé de sa traditionnelle cérémonie au pied de la statue de Jeanne d'Arc taclant à son tour Emmanuel Macron, comme sa fille lors de son discours à Villepinte devant ses partisans.
Marine Le Pen a ouvert le bal des rassemblements politiques de ce 1er mai à Villepinte où le meeting a été inauguré par Nicolas Dupont-Aignan. La candidate FN s'en est pris, comme son père, à son adversaire du second tour qu'elle retrouvera pour un face-à-face, ce mercredi 3 mai.
"#Macron, c’est Hollande qui veut rester. #Macron, c’est Hollande qui continuera d’inspirer la politique du pays." #MarineÀVillepinte pic.twitter.com/wWHsdUDKlf
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 1, 2017
Le directeur de campagne de Marine Le Pen David Rachline a annoncé sur son compte Twitter que 25 000 personnes étaient présentes à ce rassemblement. Selon les estimations faites sur place et relayées notamment par une journaliste du Monde, les participants étaient plutôt entre 6 000 et 10 000 à s'être déplacés.
Selon nos confères de L'Express, les journalistes de Mediapart et de Quotidien n'ont pas pu être accrédités pour ce meeting de la candidate du Front National. Quant aux autres qui ont eu leur place à l'intérieur, ils ont dû se cantonner à un espace qui leur était réservé loin de la scène. Ils avaient ordre, par les organisateurs, de ne pas parler aux militants FN sous peine de perdre leurs accréditations.
Aujourd'hui nous avons le droit de "travailler" (uniquement) dans un bel enclos proche de la scène. #1ermai #Villepinte #libertedelapresse pic.twitter.com/dQRXNgvnQL
— Julien Muguet (@julienmuguet) May 1, 2017
Meeting de MLP à Villepinte. Vue depuis les tables presse, où les journalistes sont invités à rester sous peine de perdre leur accréditation pic.twitter.com/k4zrzVIP6y
— Olivier Faye (@olivierfaye) May 1, 2017
Vendredi 31 avril, 28 Sociétés des journalistes de médias français avaient d'ailleurs publié un communiqué reprochant à Marine Le Pen de "choisir les médias autorisés à [la] suivre."
De son côté, Emmanuel Macron a donné rendez-vous à ses partisans à la Villette.
1er mai 2017. Vous êtes venus #Ensemble pour défendre nos valeurs de progrès. À tout à l'heure ! pic.twitter.com/iDb1eIpSIo
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 1, 2017
Parmi les politiques au 1er rang du meeting Macron à Paris : Ségolène royal, Bayrou, Le Drian, Delanoë, Corinne Lepage, Marielle de Sarnez.
— Bastien Bonnefous (@Bonnefous) May 1, 2017
Lui aussi attaque directement le Front National :
Le Front national, c’est le parti de l’anti-France ! #Ensemble pic.twitter.com/RirzcoEuby
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 1, 2017
Les deux candidats se rencontreront directement pour leur dernier débat ce mercredi 3 mai. Il sera retransmis sur TV5MONDE.