Fil d'Ariane
"Il y a un appel à mobilisation pour ce jour", confie le rectorat de Paris ce 19 avril. Peu avant 11h, i estime qu’environ cinq lycées sont concernés par des blocages. "À cette heure, il n'y a pas de violence. Certains sites restent filtrants, d'autres bloquants", notamment le lycée Louis-le-Grand, précise-t-il.
On est là contre Marine Le Pen, contre le fascisme, pour le climat et contre le capitalisme. Jules, lycéen à Louis-le-Grand
Devant ce prestigieux lycée, dans le Ve arrondissement de Paris, 150 à 200 lycéens bloquent l'entrée en milieu de matinée dans une ambiance bon enfant. Juchés sur des poubelles, des jeunes crient : "Justice sociale, justice climatique", "À bas l'État, les flics et les fachos", ou encore "Et tout le monde déteste Marine Le Pen". Sur des pancartes affichées devant le lycée, on peut lire : "La jeunesse emmerde le FN", ou "On n'aime rien, on veut tout".
"Il y en a marre de l'État fasciste. On est là contre Marine Le Pen, contre le fascisme, pour le climat et contre le capitalisme", explique Jules, 15 ans, lycéen à Louis-le-Grand, juché sur une poubelle avec un mégaphone. "On a bloqué toutes les entrées. On va rester là le plus longtemps possible".
Devant le lycée Lavoisier, également dans le Quartier latin, une cinquantaine de lycéens étaient rassemblés, quelques-uns sur des poubelles. Ils affirment ne laisser entrer que les enseignants et les élèves de classes préparatoires.
On veut donner un nouveau souffle à cette Ve République un peu en bout de course.Hollis, lycéen
"C'est dans la continuité de ce qui s'est passé à la Sorbonne. On veut un troisième tour social, parce que les deux candidats qualifiés au second tour n'ont pas de projet social ou écologique", précise Hollis, 17 ans. "On veut donner un nouveau souffle à cette Ve République un peu en bout de course".
Dans le même quartier, des actions momentanées ont eu lieu plus tôt dans la matinée devant les lycées Henri-IV et Fénelon. Devant le lycée Lamartine (IXe), une centaine de jeunes bloquent également l'entrée de l'établissement.
Des centaines d'étudiants se sont mobilisés la semaine dernière à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle. Certains ont notamment occupé la Sorbonne mercredi et jeudi, soutenus par des centaines de jeunes, avant d'évacuer l'université à l'issue d'une journée émaillée d'incidents avec la police.