Fil d'Ariane
A moins de 100 jours du scrutin, les 10 et 21 avril, la crainte est que la situation épidémique anesthésie la campagne et nourrisse l'abstention, qui avait déjà battu des records aux régionales de juin. En attendant, les candidats reprennent leur bâton de pèlerin dès lundi pour aborder un mois de janvier souvent décisif pour éclaircir les rapports de force.
(Re)lire : Présidentielle 2022 en France : qui sont les candidats déclarés ?
Donné en tête dans les sondages, Emmanuel Macron a formulé vendredi des voeux résolument optimistes sur le sanitaire, l'économie et son bilan mais aussi "pour 2022". Sans aller jusqu'à confirmer sa candidature dont personne ne doute. Sa reconduction relèverait de l'exploit: il deviendrait le premier président de la République réélu au suffrage universel hors cohabitation.
Emmanuel Macron devrait faire de la présidence de l'Union européenne par la France un axe de campagne. Il accueillera jeudi et vendredi à Paris le collège des 27 commissaires européens et sa présidente Ursula von der Leyen. Les semaines à venir seront centrées sur la gestion de la pandémie bien sûr mais aussi "la France de tous les possibles", explique l'Elysée, avec des déplacements autour des grandes thématiques d'action pour montrer ce qui a été réalisé.
L'investiture début décembre de Valérie Pécresse par LR a propulsé la patronne de la région Île-de-France au premier tour juste derrière Emmanuel Macron, selon de récents sondages.
Une dynamique qu'elle entend bien conserver pour séduire un électorat de droite qui pourrait être tenté soit par Emmanuel Macron, soit par Eric Zemmour. Le président de LR Christian Jacob a intimé samedi les militants à se "rassembler" derrière la candidate.
Première femme candidate à l'Elysée pour la droite, Valérie Pécresse débutera la nouvelle année par un déplacement à Pantin (Seine-Saint-Denis) sur le thème des violences faites aux femmes, avant de parler régalien en région jeudi.
Valérie Pécresse est talonnée dans les sondages par les candidats d'extrême droite. L'arrivée d'Eric Zemmour dans la course à la présidentielle a bouleversé les plans de Marine Le Pen, qui était jusque là donnée au second tour mais reste devant l'ancien éditorialiste.
Les deux candidats du RN et de Reconquête sont en concurrence pour défier Emmanuel Macron, la première cherchant à incarner un RN dédiabolisé.
Marine Le Pen consacrera son premier déplacement de 2022 aux terres tentées par le vote Zemmour, notamment Béziers (Hérault) vendredi, où le maire Robert Ménard officialisera son parrainage, et Perpignan (Pyrénées orientales). Suivra une "convention présidentielle" le 15 à Reims devant plusieurs milliers de militants.
Eric Zemmour fera lui campagne vendredi à Châteaudun (Eure-et-Loir) où il tiendra une plus modeste réunion publique.
A gauche, où aucun candidat n'est pour l'instant en mesure de rivaliser, l'écrémage n'a pas (encore?) eu lieu.
D'un côté, la socialiste Anne Hidalgo et l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira vont continuer à pousser pour l'union, soutenant la "Primaire populaire" dont un vote des plus de 300.000 inscrits se déroulera du 27 au 30 janvier.
La première, en difficulté, devrait tenir meeting le 22 janvier pour tenter d'apparaître comme la rassembleuse. La seconde va accélérer les déplacements et ce dès la semaine prochaine, préparant une possible annonce de candidature à la mi-janvier.
Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel (PCF) et Yannick Jadot, eux, continueront dans leur couloir, persuadés qu'il faut de la "clarté" plutôt que s'embourber dans des alliances compliquées. Le leader LFI, quatrième à la présidentielle de 2017, premier à gauche sans creuser l'écart dans les sondages, sera sur France Inter lundi matin et mise gros sur un meeting annoncé comme novateur le 16 janvier à Nantes.
L'écologiste tentera, quant à lui, de relancer une campagne qui patine avec un déplacement sur la jeunesse mercredi à Bordeaux et ses voeux à la presse vendredi.