Fil d'Ariane
Des pays européens au Canada, en passant par l’Inde ou le Moyen-Orient et la Chine… Environ 2,5 millions de Français vivent en dehors du pays. Au total, 11 circonscriptions législatives -regroupant plusieurs pays voire de grandes zones continentales - s'étendent à travers le monde, et chacune a à sa tête un député élu. Mais l’élection présidentielle a une importance particulière pour ces expatriés, malgré les kilomètres qui les séparent de leur pays d’origine.
Cependant, la majorité d’entre eux estime que leur situation n’est pas assez abordée dans la campagne présidentielle. Au total, les Français de l’étranger représentent 3% du corps électoral. Dans certains cas, la qualification pour le second tour se joue à moins que ça : en 2017, 465 496 voix séparaient François Fillon de Marine Le Pen, soit un peu plus d’1% des suffrages exprimés.
Lors du dernier scrutin en 2017, plus de 550 000 Français de l’étranger ont voté lors du premier tour. Tous pays confondus, Emmanuel Macron était en tête avec 40% des suffrages. Le candidat Les Républicains François Fillon était monté à 26%, suivi de Jean-Luc Mélenchon à 16%.
Au second tour, qui opposait Emmanuel Macron à Marine Le Pen, l’actuel président a obtenu une majorité écrasante, avec 89% des voix contre 11% pour la candidate du Rassemblement National.
Le 19 décembre, des citoyens et élus de l’étranger ont publié une tribune dans l’hebdomadaire le Journal du Dimanche, pour appeler à faire réélire Emmanuel Macron. « Nous voulons un Président qui continue d'avoir une vision ambitieuse pour la France et pour le Français partout dans le monde », affirment les signataires de la tribune.
Moins d’un mois plus tard, le 14 janvier, une autre tribune paraissait dans les colonnes du même journal. Cette fois-ci, les signataires plaident pour « une alternative républicaine et sociale » à Emmanuel Macron. En plus d’être une réponse à la tribune du 19 décembre, la tribune liste les manquements du président au cours du quinquennat. Les signataires regrettent le choix du gouvernement de ne pas organiser de « campagnes vaccinales généralisées à l’étranger et de laisser deux tiers des pays de la planète sans aucune solution pour ses communautés françaises. »
Des douze candidats en lice pour le premier tour, deux seulement proposent un programme destiné spécifiquement aux Français de l’étranger : Nicolas Dupont-Aignan et Eric Zemmour.
Parmi les propositions du premier : la nomination d’un ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, une tarification différenciée pour accéder aux établissements éducatifs français hors du territoire national ou encore la possibilité pour les jeunes de faire des services civiques à l’étranger.
Eric Zemmour envisage quant à lui en cas d'élection de simplifier le versement des retraites françaises. Pour cela, il veut automatiser la transmission du certificat de vie pour les Français de l'étranger habitant l'Union européenne. Cette transmission automatique sera soumise à l'inscription sur le registre consulaire. Il souhaite également supprimer le délai de carence pour accéder à la couverture sociale en France, pour ceux souhaitant revenir sur le territoire national.
La candidate du Parti Socialiste Anne Hidalgo souhaite quant à elle « redonner à nos diplomates, à l’enseignement francophone et à la diplomatie culturelle une place centrale dans notre stratégie d’influence. » Pour cela, elle envisage notamment de rétablir les services publics consulaires et centres de votes de l’étranger.