Fil d'Ariane
Alors que la campagne présidentielle officielle a commencé le 28 mars, TV5MONDE vous propose une série d'articles sur les programmes des douze candidats. Nous avons choisi d'explorer dix grands thèmes, très présents dans l'actualité et dans le débat public. Dix thèmes, dix articles pour vous aider à faire votre choix.
Souvent objet de propos polémiques voire outranciers, l'immigration s'est imposée au fil des années comme un sujet majeur dans le débat politique. Comment les candidats traitent-ils le thème de la migration dans cette campagne ? Épisode 3 de notre série sur les programmes.
Droit d'asile, obtention de titres de séjour, accès au logement et à l'emploi, la question de l'immigration recouvre bien des sujets. Les partis situés à droite du spectre politique plaident pour une politique migratoire plus souverainiste et fermée, tandis que les partis de gauche préfèrent une vision plus "humaniste".
Sur son site de campagne, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse se félicite d'avoir été "l’une des premières à mettre en évidence le lien qui existait entre immigration et délinquance." Si elle est élue, elle annonce qu'elle tournera "la page de 10 ans de laxisme migratoire" causé par ses prédecesseurs.
Une immigration incontrôlée et une intégration ratée ça peut disloquer une nation.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) November 14, 2021
Oui, il y a un lien entre immigration, islamisme, terrorisme et insécurité. J'ai présenté une proposition de loi constitutionnelle pour reprendre le contrôle des flux migratoires. #DébatdelaDroite pic.twitter.com/Ea2vn1ykNW
Pour cela, elle promet en partie de :
Le volet migratoire est loin d'être central dans le programme du candidat des Verts. Pour autant, Yannick Jadot promet d'élaborer "une autre politique migratoire" notamment en sortant de "l’optique sécuritaire".
La discrimination fondée sur l'origine ethnique, la nationalité ou le statut migratoire est inacceptable. #AllRefugeesWelcome #StandWithUkrainehttps://t.co/c7ApcUTPsG
— Yannick Jadot (@yjadot) March 3, 2022
Il propose ainsi de :
Durant son quinquennat, Emmanuel Macron a fait voter la loi « asile et immigration » qui est venue rallonger la période de rétention des personnes en situation irrégulière (la faisant passer de 45 à 90 jours) et autoriser le placement d’enfants en centre de rétention.
Je crois très profondément que la réponse au sujet migratoire n’est pas dans le repli ou la provocation nationaliste mais dans la construction de solutions européennes efficaces.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 18, 2019
Cela passe par le respect de trois principes : humanité, solidarité et efficacité. pic.twitter.com/be9NHaQsWL
Pour sa potentielle réelection, le président souhaite continuer à "mieux maîtriser l'immigration" en :
Le chef de file des Insoumis débute son chapitre sur l'immigration par un constat : "l’émigration forcée est toujours une double souffrance : ne pas être chez soi où l'on vit, et ne plus être chez soi d'où l'on vient." Dans cette perspective, le parti de gauche radicale s'impose comme "première tâche" de permettre "à chacun de vivre chez soi, auprès de ses proches et de ses amis".
Sur l’immigration, la première des choses c’est une politique qui s’occupe réellement de faire en sorte que les gens n’aient pas besoin de partir.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 27, 2022
Mais une fois qu’ils sont là, je refuse de les maltraiter, il faut traiter les gens humainement.#FaceABaba#AvecMelenchon pic.twitter.com/0uMVhwSnaD
Jean-Luc Mélenchon promet alors de :
Dès sa création, le sujet de l'immigration a été la raison d'être du parti du Rassemblement national, anciennement Front national. Marine Le Pen, candidate pour la troisième fois à la présidentielle, en fait toujours le dossier prioritaire de son programme.
Je réserverai les prestations de solidarité aux Français, et aux étrangers qui peuvent justifier de 5 ans de travail équivalent temps plein avant d’être amenés à quitter notre pays s’ils sont au chômage depuis plus d’un an.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 18, 2022
https://t.co/G74OTZDHjV pic.twitter.com/EmNSBOUAso
Dans le descriptif de sa première promesse, "Arrêter l’immigration incontrôlée en donnant la parole aux Français par référendum", elle développe :
Seule une des 180 mesures détaillées du programme du candidat communiste Fabien Roussel traite du sujet de l'immigration. Ce dernier détaille une "politique d’humanité [...] pour accueillir les populations migrantes" sur quelques lignes, dans laquelle il propose :
Nous devons accueillir les réfugiés ukrainiens.
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 10, 2022
Mais nous refusons le tri entre réfugiés.
Nous devons aussi accueillir tous les réfugiés qui fuient les guerres : il en va de l'honneur de la France et de l'Europe.#RousselParis pic.twitter.com/5F88gzDy1m
Le candidat d'extrême-droite Eric Zemmour motive son projet politique -et plus significativement sa politique migratoire- selon la théorie du "grand remplacement". Cette idée conspirationniste promue par l'écrivain d'extrême-droite Renaud Camus affirme que les populations européennes seront bientôt substituées par les immigrés non-européens. Dans cette continuité, l'ancien éditorialiste aujourd'hui candidat à la présidentielle Eric Zemmour promet un ministère de la "remigration", concept sulfureux emprunté aux identitaires.
#Remigration pic.twitter.com/ES7zBqCQmy
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 21, 2022
Dans son programme, il promet de :
Pour le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, "chaque personne a le droit fondamental de jouir de tous les droits politiques et sociaux du pays où il ou elle réside." Il souhaite pour cela "ouvrir les frontières", le seul moyen selon lui de "permettre aux gens de migrer dans des conditions dignes et sûres."
A bas les impérialismes, toutes les agressions militaires et bombardements contre tous les peuples Ukrainien, Yéménite, Syrien, Afghans, Palestinien, Ouighour, Honkongais… Solidarité internationaliste avec tous les peuples et populations opprimées. Accueil de tous les réfugiés !
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) February 28, 2022
Ainsi, Philippe Poutou prône :
La candidate socialiste prévoit de s'appuyer sur les compétences décisionnelles de l'Union européenne pour "se doter d’une politique migratoire plus humaine, solidaire et efficace". Elle souhaite alors"aboutir la réforme complète du système de Dublin" qui sera basé "sur la solidarité entre États membres, en fonction de leurs capacités, notamment d’accueil, plutôt que sur la règle arbitraire qui veut que le premier pays d’entrée dans l’Union soit le pays responsable du traitement des demandes d’asile".
Face aux victimes de la guerre, la France ne connaît que des êtres humains.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 2, 2022
Si nous accueillons les ukrainiens, c’est armés de la même fraternité que celle qui nous a fait accueillir jadis les syriens, les libanais, et l’ensemble des demandeurs d’asile de notre pays. pic.twitter.com/WLbpu947Gu
Au niveau national, Anne Hidalgo promet une "politique réfléchie et apaisée plutôt que les excès et les fantasmes dont elle fait trop souvent l’objet" qui se traduirait par :
"À l’opposé de l’orientation réactionnaire, antimigrants, pour ne pas dire raciste, qu’a pris le début de la campagne présidentielle, je suis fière de dire « bienvenue » aux femmes et aux hommes forcés d’émigrer." C'est ainsi que la candidate Lutte Ouvrière, introduit son propos sur la liberté de circulation, idée socle -voire unique- de son projet sur l'immigration.
Je dis bienvenue à tous les #réfugiés, y compris ceux que l'on appelle #migrants ! Je suis contre les frontières qui ne sont là que pour les pauvres, les travailleurs#presidentielles2022 pic.twitter.com/rxTUI7wLUe
— Nathalie Arthaud (@n_arthaud) March 19, 2022
Pour Nathalie Arthaud, ceux qui traversent les frontières font avant tout "partie intégrante de mon camp, le camp des travailleurs." Sans avancer de promesse électorale, l'enseignante en lycée revendique la liberté de circulation et d'installation afin de "se préparer à accueillir ces femmes et ces hommes chassés de chez eux comme des frères et des sœurs, parce que la plupart travailleront demain sur les lignes de découpe dans les abattoirs ou sur les chantiers."
Le candidat sans étiquette originaire des Pyrénées-Atlantiques ne présente que deux propositions se rapportant à la question migratoire. Il propose alors de
Hier matin à #Calais j'ai rencontré divers acteurs impliqués dans la question des migrants. Combien d'autres drames humains pour enfin réagir ? Retour sur ma visite et mes propositions #jeanlassalle2022 @ResistonsFrance @Nordlitt https://t.co/DuXbiwWMnN
— Jean Lassalle (@jeanlassalle) December 4, 2021
Résolument souverainiste et eurosceptique, le candidat de Debout la République, qui a appelé à voter pour la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen au second tour en 2017, présente 16 décisions "pour rétablir l’ordre, maîtriser l’immigration et garantir la cohésion nationale". Il promet pour cela de :
« Je souhaite qu’on bloque l’immigration, qu’on assimile ceux qui sont là et qu’on règle les problèmes en Afrique, afin d’éviter la submersion migratoire ».@letellier_ftv #DimPol
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) February 13, 2022