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- Présidentielle 2022 : quelles promesses pour l’éco...
Alors que la campagne présidentielle officielle a commencé le 28 mars, TV5MONDE vous propose une série d'articles sur les programmes des douze candidats. Nous avons choisi d'explorer dix grands thèmes, très présents dans l'actualité et dans le débat public. Dix thèmes, dix articles pour vous aider à faire votre choix.
Que promettent les candidats en lice en matière de protection de l'environnement, de défi climatique et de transition énergétique ? Épisode 4 de notre série sur les programmes.
Avec l'enchaînement des catastrophes climatiques à travers le monde, la publication de compte-rendus alarmants sur l'avenir de la planète et le réchauffement climatique, l'écologie s'est hissée parmi le top 3 des inquiétudes des Français.
Coeur du programme pour certains, ou thème accessoire pour d'autres, comment les candidats de cette campagne considèrent l'urgence climatique ?
Valérie Pécresse affirme vouloir « être une Présidente écologiste », mais elle préfère préciser, celle d' « une écologie des solutions et non une écologie punitive ou antisociale ». Car la représentante de la droite à l'élection souhaite avant tout aborder le réchauffement climatique sous le prisme d’« une opportunité pour nos emplois. »
La candidate des Républicains pointe comme objectif principal l’atteinte de la neutralité carbone d'ici 2050. Pour cela, elle promet entre autres de :
Sur les questions énergétiques, Valérie Pécresse mise fortement sur l’atome et projette même "un plan de relance gaullien de l’énergie nucléaire". Elle promet d'arrêter immédiatement le plan de fermeture des 12 réacteurs , de supprimer le plafond de 50% de nucléaire dans le mix électrique en 2035 (comme le projette la loi sur la transition énergétique de 2015) et de construire 6 EPR dont 4 à démarrer d’ici 2035. Par ailleurs, la candidate souhaite investir dans les biocarburants et le biogaz.
L’environnement est naturellement au coeur du projet politique du parti d’Europe Écologie Les Verts. Toutes les thématiques de son programme sont reliées aux perspectives de transition écologique ou de défi climatique.
Contrairement à la candidate de droite Valérie Pécresse, Yannick Jadot pense que le défi écologique n’est pas dissociable d’une justice sociale : « les 10 % les plus riches émettent 5 fois plus de CO2 que les 50 % les plus modestes » rappelle-t-il sur son site de campagne. Il souhaite pour cela :
Par ailleurs, le candidat des Verts souhaite :
Jean-Luc Mélenchon a choisi de faire de l’environnement un élément central de son programme, « L’avenir en commun ». « L’exigence d’une société d’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature doit être inscrite au sommet de la hiérarchie des normes » écrit-il dans ce dernier. Il souhaite donc, lui aussi, inscrire l'urgence environnementale dans la Constitution, par le biais d'une « règle verte » selon laquelle « on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer. »
Par ailleurs le candidat Insoumis souhaite :
Après avoir déclaré sa candidature plus tard, Emmanuel Macron dévoile un programme peu détaillé, avec une partie sur l'environnement plus mince que la majorité de ses adversaires. En introduction, le président sortant se félicite cependant de "l'arrêt des grands projets obsolètes comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le centre commercial géant EuropaCity", de "la fin des centrales au charbon et des permis d’exploration des hydrocarbures" ou encore de "l'accélération des énergies renouvelables."
Le président sortant propose pour sa potentielle réélection :
Parmi les "22 mesures pour 2022" de Marine Le Pen, aucune ne se rattache à la thématique de l'écologie. Dans l'onglet "Agriculture" de son programme, on peut y découvrir des mesures telles que "lutter contre l’artificialisation des terres agricoles" ou "soutenir l’agriculture biologique", rattachées cependant à des perpectives de développement économique du secteur.
Cependant, la candidate d'extrême-droite consacre un thème entier, à l'instar de la défense ou de l'école, à la protection des animaux. Elle souhaite entre autres "accorder une reconnaissance constitutionnelle au statut juridique des animaux" ou encore "doter l’État des outils nécessaires à la protection animale".
Concernant l'énergie, Marine Le Pen rejette l'idée de toute transition énergétique. Elle parle alors de "fléau des éoliennes et des parcs solaires" et souhaite "relancer la filière nucléaire, hydroélectrique et investir dans la filière hydrogène."
Objectif numéro 4 du programme communiste, le défi écologique engendré "par les logiques de rentabilité financière et de profit " n’est plus contournable. "C’est tout notre mode de développement qui est en cause", précise Fabien Roussel.
Pour cela, le candidat propose que :
Sur la thématique de l'énergie, Fabien Roussel fonde sa politique sur la constitution d’un mix énergétique "100 % public et 100 % décarboné" en investissant dans les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique) mais aussi dans l’électricité nucléaire avec la construction de six EPR supplémentaires au minimum.
L'environnement n'est pas le dossier de prédilection du candidat d'extrême-droite qui se démarque avec ses propos polémiques sur l'immigration et la sécurité. De fait, la partie "environnement" ne comporte que huit propositions parmi lesquelles :
L'environnement fait l'objet du deuxième volet du programme de la candidate socialiste et ex-maire de Paris. Anne Hidalgo souhaite faire de l'écologie "le combat du siècle", peut-on lire sur son site de campagne. Ainsi, comme Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, la candidate socialiste souhaite inscrire dans la Constitution "le principe de non-régression dans la protection de l’environnement et l’obligation de lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité."
Par ailleurs, elle promet de :
L’objectif énergétique sera de "parvenir à 100 % d’énergies renouvelables, aussi rapidement qu’il sera possible de le faire". Pour cela, Anne Hidalgo ne prévoit pas de nouvelles constructions d'EPR ou de petits réacteurs modulaires. Bien qu'elle conçoit qu'ils soient "utilisé comme énergie de transition."
Pour le candidat du nouveau parti anticapitaliste (NPA), la planète "est malade du "capitalocène ", cette ère géologique où le mode de production capitaliste bouleverse en profondeur climat et vie sur terre". Pour cela, le parti d'extrême-gauche met en avant des changements dans le secteur de l'agriculture et la protection de la biodiversité :
Le candidat anticapitaliste Philippe Poutou lors d'un débat présidentiel à Paris le 4 avril 2017.
Le projet environnemental basé sur l'écosocialisme passe aussi avant tout sur "la socialisation de différents secteurs clés, en particulier l’énergie, combinée à une sobriété énergétique." En cela, le NPA propose la socialisation du secteur de l’énergie, la sortie des énergie fossiles, l'arrêt du nucléaire en 10 ans (fermeture immédiate des réacteurs de plus de 40 ans, abandon des projets d’enfouissement des déchets) et le développement des énergies renouvelables (100 % en 2050).
Fils de berger, et maire à ses 21 ans de son village natal, Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), Jean Lassalle met un point d'honneur à la valorisation des campagnes françaises. À défaut d'une partie sur l'écologie, le candidat sans étiquette promet dans son programme politique :
"Tous ceux qui sont convaincus que l'heure de la mobilisation climatique a sonné doivent remettre en cause l'organisation capitaliste de la société sous peine de demeurer impuissants." C'est ainsi que Nathalie Arthaud, candidate du parti Lutte Ouvrière, angle sa politique environnementale. Pas de propositions concrètes listées pour autant, mais juste un constat, celui d'une crise climatique indissociable de la "mainmise sur l’économie des grands groupes capitalistes."
Même logique aussi pour la question énergétique et celle du nucléaire dont "le principal danger ne réside pas dans la technique elle-même mais, comme Fukushima l’a montré, dans l’irresponsabilité des entreprises." Enfin, la candidate de Lutte ouvrière plaide pour "une politique [écologique] concertée et planifiée à l’échelle de la planète".
Parmi les "18 décisions pour promouvoir une écologie intelligente au service des Français", constitutives du programme du candidat souverainiste, on trouve des propositions telles que la "suppression du permis à point" ou "le déploiement d’Internet haut débit et de la téléphonie mobile sur tout le territoire."
Le candidat propose également entre autres :
Côté énergie, Nicolas Dupont-Aignan propose la nationalisation complète d’EDF (Électricité de France), la suppression d'implantations d'éoliennes pendant cinq ans, le maintien du nucléaire à 70% de la production d’électricité minimum et la poursuite de la recherche pour un nucléaire 100 % propre.