"Ca marche dans les deux sens, explique Thomas Snegaroff, si une tendance arrive à se faire entendre dans le grand parti, elle peut prendre le dessus". C'est ce qui s'est passé par exemple avec le
Tea Party qui a pris l'ascendant sur le parti républicain. "A l'origine, le Tea Party était justement un petit parti, mais il a réussi à prendre de la place dans le parti républicain, et a fini par s'y agréger". Finalement, "ces petits partis fonctionnent comme des lobbys" conclut Thomas Snegaroff. Ils pourraient aussi avoir un impact décisif sur l'issue électorale américaine, tant la course est serrée entre Obama et Romney. Les Américains se souviennent en effet de
Ross Perot, le candidat indépendant qui s'était présenté en 1992 et avait aidé à l'élection de Bill Clinton. En 2000, c'était l'écologiste
Ralph Nader qui avait fait basculer l'élection en faveur de George W. Bush, en récupérant les quelques voix qui manquaient à Al Gore. Les républicains sont aujourd'hui particulièrement inquiets de la concurrence que peut leur faire le concurrent du parti libertarien, Gary Johnson (qui s'était d'ailleurs présenté à la primaire républicaine). "Dans certains Etats, il est crédité d'entre 2 et 3% des suffrages à l'échelle nationale, ce n'est quand même pas rien, surtout dans les "swing states" (les "Etats tangents" - ndlr) il prend 3 ou 4 points à Mitt Romney, notamment en Virginie et dans le Colorado" explique Thomas Snegaroff. "Vu à quel point c'est serré, l'élection peut être perdue par l'un des deux grands candidats en raison du peu de voix que lui prendra un petit candidat".