Il est accusé par le site Mediapart d'avoir été rémunéré en tant que collaborateur parlementaire entre 2009 à 2014 par un député du Nord sans avoir travaillé à l'Assemblée nationale. Ce lundi, Fabien Roussel, le dirigeant communiste et candidat PCF à la présidentielle se défend.
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Je n'ai rien à cacher, ces révélations n'en sont pas". Ce lundi, Fabien Roussel, le candidat du parti communiste français (PCF) à la présidentielle 2022, a fait face aux membres du MEDEF à Paris. Devant les patrons de plusieurs grandes entreprises françaises, le candidat devait présenter son programme économique. Objectif : convaincre les dirigeants industriels de voter pour lui lors du scrutin d'avril prochain.
Ce lundi, après avoir détaillé les mesures économiques de son programme, Fabien Roussel
a réagi à l'enquête publiée dimanche par le site Mediapart qui l'accuse d'emploi fictif.
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Roussel veut apporter des preuves de son travail
Dans la tourmente depuis la publication de l'article de Mediapart, le candidat communiste a assuré qu'il possède "les documents" qui attestent de son activité parlementaire. "
J'ai travaillé pendant ces cinq années avec (l'ex-député du Nord, NDLR) Jean-Jacques Candelier, avec les collègues que j'avais auprès de lui. Jean-Jacques comme eux pourront témoigner du travail que nous avons fait ensemble", assure le communiste.
Fabien Roussel était un collaborateur précieux et efficace, sur le terrain, constamment en relation avec de nombreux acteurs syndicaux, des élus, des habitants
Jean-Jacques Candelier, ex-député du Nord
"J'ai été avec lui, et sans lui, pour suivre des conflits dans le Douaisis, chez lui, (...) j'ai les documents du travail que j'ai fait avec lui sur ces sujets, avec des syndicalistes", a assuré Fabien Roussel. "
Je les montrerai".
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"Des gens sont en guerre contre moi"
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Ils ont enquêté en interrogeant des gens qui sont en guerre contre moi. Je n'ai pas que des amis, c'est normal (...) Mais j'ai des dizaines de personnes qui pourront dire ce que nous avons fait ensemble, les combats que nous avons même gagnés ensemble avec Jean-Jacques Candelier", a affirmé Fabien Roussel suite aux accusations d'emploi fictif. "
À un mois et demi du premier tour, un truc qui sort comme ça, je me suis dit, sereinement, c'est le jeu".
Pour le président du MoDem, François Bayrou, "
ce qui est reproché à Fabien Roussel, c'est toujours la même histoire: c'est une espèce de dévoiement judiciaire de choses absolument normales", a-t-il fustigé sur France 2. Fin 2021, le parti de cet ancien minsitre de la Justice et l'UDF ont été mis en examen pour "
complicité et recel de détournement de fonds publics". Une enquête a été ouvertesur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés. "
Nous ne sommes pas dans cette pratique des emplois fictifs (au MoDem et à l'UDF)", se défend François Bayrou.
Ses soutiens démentent tout emploi fictif
La porte-parole du PCF, Cécile Cukierman, a pour sa part rappelé qu'"
aujourd'hui, la loi ne définit pas de fiche de poste type, de traçabilité du travail des assistants parlementaires". Selon elle, si Fabien Roussel "
a fait le choix" de ne pas répondre aux "
demandes" de Mediapart, "
ce n'est pas pour cela qu'il est coupable".
Jean-Jacques Candelier, l'ancien employeur de Fabien Roussel au parlement français s'est dit "
surpris et indigné" par l'article de Mediapart, dans un communiqué publié ce lundi. "
Fabien Roussel était un collaborateur précieux et efficace, sur le terrain, constamment en relation avec de nombreux acteurs syndicaux, des élus, des habitants", affirme l'ex-député. Il "
avait une connaissance très fine de la situation économique et sociale" et "
des liens étroits avec de nombreux acteurs du territoire".
Fabien Roussel, qui vient de passer le cap des 500 parrainages obligatoires pour être officiellement en lice en vue de l'élection présidentielle en France, a déposé sa candidature auprès du Conseil constitutionnel. À ce jour, le communiste est crédité de 5% d'intention de vote dans les sondages.