Présidentielle en France : en manque de parrainages Marine Le Pen suspend sa campagne

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Marine Le Pen lors d'un meeting de campagne à Vienne (Isère)
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, lors d'un meeting de campagne à Vienne (Isère) le 18 février 2022.
© AP Photo/Laurent Cipriani
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Marine Le Pen suspend sa campagne "de terrain" à l'élection présidentielle "jusqu'à l'obtention des parrainages". Le 21 février, la présidente du Rassemblement national (droite) a lancé un vibrant appel aux maires de France inquiète de ne pas réunir les 500 signatures d'élus nécessaires à maintenir sa candidature dans la course à la présidentielle.

Marine Le Pen, finaliste à l'Élysée en 2017, donnée en deuxième position dans les sondages derrière Emmanuel Macron au premier tour, n'a à ce stade obtenu que 366 parrainages, à dix jours de la date limite de dépôts des signatures.

La présidente du Renouveau National (droite) a lancé lundi 21 février "un appel aux maires" pour la parrainer: "si vous ne m'aidez pas, des millions d'électeurs seront privés d'élection", s'est-elle écriée dans une vidéo publiée sur son compte Twitter.

Le Conseil constitutionnel a fixé au 4 mars l'échéance pour recueillir les 500 signatures, dans au moins 30 départements. En effet, pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut recueillir au moins 500 parrainages provenant d’au moins 30 départements, sans que plus de 10% d’entre eux ne puissent émaner d’un même département.

(RE)lire : Présidentielle 2022 en France : qui sont les candidats déclarés ?

Conséquence directe de la suspension de campagne de Mme Le Pen, une conférence de presse prévue le mercredi 23 février à Paris sur l'éducation "est reportée", tout comme un déplacement dans la Somme qui devait avoir lieu ce samedi, a indiqué l'entourage de la candidate du RN.

Marine Le Pen n'est pas la seule candidate à la présidentielle à avoir des difficultés à obtenir les 500 parrainages, un sujet devenu préoccupation importante de la campagne. Son rival à l'extrême droite Eric Zemmour (291 parrainages) a annulé un déplacement prévu cette semaine à La Réunion pour se consacrer à appeler des élus.

L'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour, qui a recueilli quelque 350 parrainages, passe également des coups de fils tous azimuts aux élus locaux. "Forcément ça nous entrave, ça nous prend beaucoup de temps, tout le monde est mobilisé", a-t-il affirmé à la presse.

"C'est une situation qui commence à échapper à tout le monde", a observé de son côté le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. 

Seul candidat d'une gauche divisée et affaiblie à passer la barre des 10% des intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon fait presque le plein avec 442 paraphes à son compteur.

Antienne de chaque élection présidentielle, la question des parrainages a fait irruption à l'Assemblée nationale ce 22 février lors des questions au gouvernement, rendez-vous entre députés et ministres.

Le Premier ministre Jean Castex a appelé les élus à "apporter leurs parrainages" aux candidats en lice, en soulignant qu'une telle démarche "n'est pas automatiquement synonyme de soutien politique".

De nombreux maires, dans les zones rurales notamment, hésitent en effet à afficher publiquement leurs parrainages.

Le chef du gouvernement a indiqué qu'il recevrait jeudi matin les associations d'élus locaux afin "d'évoquer ensemble cette situation (...) parce qu'il y a un sujet profondément démocratique".

Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France), Christiane Taubira ou encore Hélène Thouy (Parti animaliste) et Philippe Poutou (NPA), sont également assez loin des 500 signatures nécessaires.

L'écologiste Yannick Jadot pourrait, lui, valider ses 500 parrainages lors de la prochaine actualisation de la liste par le Conseil constitutionnel qui doit être publiée ce 22 février.

Face aux difficultés des principaux candidats, plus de 120 maires ont répondu à l'initiative du président du MoDem François Bayrou de créer une "banque" de parrainages pour leur permettre d'obtenir les 500 signatures, a-t-il indiqué ce jour sur Europe 1.

Pour l'instant, seuls la LR Valérie Pécresse, le président sortant Emmanuel Macron, qui n'est pas encore formellement candidat, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud (LO) les ont obtenues, sous réserve de validation définitive de leur candidature par le Conseil constitutionnel.  

Aucun candidat bien placé dans les sondages n'a jamais échoué à les recueillir lors d'une présidentielle.