Lors d'une conférence de presse ce lundi matin à Bordeaux, Alain Juppé "confirme une bonne fois pour toutes" qu'il ne sera "pas candidat" à l'élection présidentielle française 2017. Dans son intervention, le maire de Bordeaux, perdant de la primaire de la droite, a eu des propos très sévères vis à vis du candidat Fillon, parlant d'obstination, d'impasse, et de gachis.
Alain Juppé a mis fin à toutes les spéculations ce lundi 6 mars 2017, quant à une possible candidature pour le camp de la droite, à l'élection présidentielle.
Il a tenu, lors d'une conférence de presse, à confirmer "une bonne fois pour toutes" qu'il ne sera pas candidat et qu'il ne jouerait pas le rôle de recours à François Fillon, dont il a affirmé que "l'obstination" conduisait à une "impasse".
"Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République", a déclaré le maire de Bordeaux dans une déclaration à la presse. "Pour moi, il est trop tard", a-t-il ajouté, expliquant d'un air grave qu'il n'incarnait pas, à 71 ans, le "renouvellement".
Disant avoir reçu "de très nombreux appels" en faveur de sa candidature qui l'ont "fait hésiter", Alain Juppé a définitivement exclu de se présenter comme un recours à François Fillon, empêtré dans l'affaire de l'emploi présumé fictif de son épouse.
S'exprimant depuis son fief, le finaliste de la primaire de la droite, largement remportée par François Fillon, a déploré le "gâchis" de sa propre famille politique.
"Au lendemain de notre primaire (...) François Fillon, à qui j'avais immédiatement apporté mon soutien, (...) avait un boulevard devant lui, je lui ai renouvelé ce soutien à plusieurs reprises", a-t-il rappelé.
"Son système de défense fondé sur la dénonciation d'un prétendu complot et d'une volonté d'assassinat politique l'ont conduit dans une impasse", a-t-il déploré.
"Quel gâchis", a regretté le maire de Bordeaux (sud-ouest), rappelant que François Fillon, qui partait comme le favori de la présidentielle, avait "un boulevard devant lui".
François Fillon, 63 ans, s'attend à une probable inculpation dans l'enquête sur les salaires perçus par son épouse Penelope et deux de leurs enfants pour des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires.
Une partie de la droite et du centre s'est désolidarisée du candidat conservateur, en chute libre dans les sondages, et pressait Alain Juppé de le suppléer.
François Fillon serait éliminé dès le premier tour, le 23 avril, devancé par la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ancien ministre du président socialiste François Hollande repositionné au centre.
Fort du soutien des milliers de militants qui se sont mobilisés dimanche au Trocadéro à Paris, pour le soutenir, François Fillon reste farouchement décidé à se maintenir, convaincu que son projet "est le seul qui puisse permettre le redressement national".
Dans son discours, Alain Juppé renonce.... et écharpe François Fillon