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Après de nombreux stages en Afrique (Niger, Soudan du Sud, Madagascar, Togo), il fait une année de VIE (Volontariat international en entreprise) au Qatar. Ugo travaille alors pour une filiale de l’entreprise française Vinci sur le projet d’une autoroute gigantesque. En août 2014, il est finalement embauché. Sa femme qui parle arabe et qui voulait vivre au Moyen-Orient, le suit.
Quand on est jeune diplômé, l’expatriation nous offre des postes qu’on n’aurait pas pu obtenir ailleurs.
Depuis 8 mois, il travaille sur le futur métro de Doha. « Au Qatar, le chantier de la Coupe du monde a engendré de multiples projets. Ces projets uniques, d’envergure, font de belles lignes sur nos CV. Quand on est jeune diplômé, l’expatriation nous offre des postes qu’on n’aurait pas pu obtenir ailleurs. Je compte rester ici encore 6 mois puis je prévois de retourner en France après 3 années passées ici. C’est la durée moyenne d’une expatriation ici. »
L’aspect financier n’est pas négligeable quant on travaille au Qatar comme Ugo. « Cela représente un vrai intérêt. Quand je parle avec mes amis en France, ils touchent un salaire quatre fois moins important que le mien. Et ici, on ne paye pas d’impôts. »
Pour un salaire supérieur à ses compatriotes, il travaille tout de même 6 jours sur 7. Hors du bureau, les occupations sont rares au Qatar. « Ce pays n’a pas d’histoire, peu de vie culturelle par rapport à Paris. Le cinéma est censuré (...). Il y a une faible diversité de choses à faire. Après 3 ans, on a fait le tour du pays. »
Ugo prévoit de retourner, cet été, en France pour y rejoindre sa femme déjà repartie. Un retour au pays qui pourrait s’accompagner d’un changement professionnel. « L’expatriation au Qatar m’a montré, sous un autre jour, le monde du travail et mon boulot. Cela m'a permis de penser à mieux articuler ma vie privée et ma vie professionnelle. Actuellement, à mon poste, je trouve que je ne suis plus assez acteur de mes choix. On ne travaille pas sur les projets que l’on veut comme l’on veut. A mon retour en France, je ne pense d'ailleurs pas travailler dans le même domaine mais plutôt devenir indépendant comme investisseur financier ou diversifier mon portefeuille d’activités, retourner vers plus d’humanitaire, … »
La France n’est pas n’importe quel pays dans le monde
En attendant, il s’intéresse très sérieusement à la campagne pour la présidentielle française depuis le Qatar. « Mine de rien, la France reste mon pays, c’est intéressant de voir ce qui s’y passe. »
Depuis Doha, Ugo prend toute la dimension internationale que devra prendre en compte le prochain président. « La France n’est pas n’importe quel pays dans le monde. Avec le choix de notre dirigeant, c’est un message que l’on adresse aussi aux autres pays du monde. »
Je suis confiant dans la capacité d’action de la politique.
Cette campagne « moins ennuyeuse que ce que je ne pensais » est le prélude, tous les 5 ans, à un rendez-vous électoral important selon Ugo : « On fixe à nouveau un cap et on se repose des questions sur le "vivre-ensemble". Je suis confiant dans la capacité d’action de la politique.»
Il nous livre en vidéo ses impressions :
Plus que les candidats, Ugo regarde le projet de société que chacun-e porte. « Je suis proche de la vision politique de mon père plutôt à droite sur les questions économiques et je suis de plus en plus à gauche sur les questions sociétales. Vivant aujourd’hui au Qatar, j’ai encore plus voyagé et je suis devenu encore plus libéral sur les questions économiques, sur le monde du travail et encore plus à gauche sur les questions sociales et environnementales. »
Quel candidat choisir alors au premier tour le 23 avril ? « Cette position me rapproche plus de Macron, en tant que jeune diplômé CSP + (cadre, ndlr) comme on dit, je suis pile dans le coeur de cible de ce candidat. Mais le point faible de Macron, pour l’instant, c’est l’écologie. Un sujet sur lequel je me sens plus proche de Mélenchon. Quant au revenu de base, je suis fan de l’idée de Benoît Hamon dans l’esprit. Parce qu’en 2017, en France on n’a pas à dormir dehors ou à mourir de faim. On doit assurer à tous un minimum pour être en bonne santé, avoir un toit. Ce ne sont pas des choses qui se méritent. »
Pour l’instant, Ugo se laisse le temps de la réflexion : « J’attends de voir l’évolution de leurs idées. »