Fil d'Ariane
Ce mardi 19 avril, c'est l'Etat de New York qui vote pour les primaires américaines. Du côté républicain, trois candidats sont en lice : Donald Trump, John Kasich et Ted Cruz. Dans le camp démocrate, les électeurs américains doivent choisir entre Hillary Clinton et Bernie Sanders.
Ce dernier, né à Brooklyn, a beaucoup misé sur cet Etat. "Si la participation est élevée, nous gagnerons", déclarait-il encore ce lundi 18 avril. Mais son équipe semble préparée à une défaite. Si depuis le 22 mars, il a gagné sept des huits primaires organisées, il reste à la traîne en nombre de délégués. Il en totalise 1 100 contre 1 700 pour Hillary Clinton. Il leur en faudra 2 383 pour devenir le candidat du parti.
L'Etat de New York est important car il peut rapporter au candidat démocrate vainqueur 247 délégués (contre 95 pour les républicains).
S'il est presque admis que Bernie Sanders a peu de chance de remporter ces primaires, il a toutefois bousculé la campagne, marqué les esprits, séduit les jeunes, les retraités, les milieux artistiques et intellectuels, ... Progressivement, celui qui était vu comme un petit candidat s'est transformé en adversaire redoutable du clan Clinton.
Rejet du monde de la finance, des inégalités, prise de conscience écologique, ... autant d'idées qui rassemblent beaucoup de jeunes autour de ce candidat âgé de 74 ans. "Son électorat est constitué principalement d'une population blanche, jeune et éduquée", souligne Laurence Nardon, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (IFRI). Beaucoup de diplômés d'universités le soutiennent.
"Bernie Sanders et Donald Trump sont le symbole d'un réveil d'une partie de l'opinion qui veut que les choses changent, et qui exprime un certain ras-le-bol de la politique traditionnelle aux Etats-Unis", explique Laurence Nardon sur le plateau de TV5MONDE.
Bernie Sanders a progressivement poussé sa concurrente démocrate Hillary Clinton dans ses retranchements, l'obligeant à se positionner sur des thèmes qui n'auraient pas forcément été abordés.
Laurence Nardon livre sur le plateau un exemple : les traités de libre-échange négociés par les Etats-Unis. "Quand Hillary Clinton était Secrétaire d'Etat, elle a lancé des négociations sur le 'transpacific partnership'- l'accord de libre-échange que les Etats-Unis ont signé mais pas encore ratifié avec les Etats de l'Asie pacifique et de l'Amérique du sud. Maintenant, elle se déclare contre parce que Bernie Sanders est contre."
Donald Trump et Bernie Sanders, sont tous deux "candidats anti-système", souligne Laurence Nardon. Ils dénoncent la "collusion entre la classe politique et Wall Street, mais aussi le fait que le pouvoir politique, depuis des années, fait des cadeaux fiscaux à ses grands donateurs." Hillary Clinton, elle, est d'ailleurs vue comme la "candidate des riches."
Selon des derniers sondages sur les primaires dans l'Etat de New York, la grande favorite démocrate recueille 53,7% des intentions de votes, contre 40,9% au sénateur du Vermont Bernie Sanders. Verdict dans les urnes.