Prise d’otages à Sydney – Intégriste ou délinquant “dérangé“ ?
Le preneur d’otages d’origine iranienne du café Lindt de Sydney se présentait comme un musulman radicalisé et persécuté par les autorités en raison de sa foi. Les médias australiens parlent plutôt d’un individu «dérangé» aux prises avec la justice pour violences sexuelles et complicité de meurtre
Capture Youtube de Cheikh Haron, le preneur d'otage de Sydney.
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En liberté conditionnelle Lundi, avant l’assaut des forces spéciales, les télévisions ont furtivement capté l’image d’un homme portant une fine barbe blanche et un bandeau noir au front. Il a ensuite été tué, ainsi que deux otages. Né en Iran, âgé de 50 ans, Man Haron Monis était arrivé en 1996 en Australie en tant que réfugié. Il mettait en avant sur son site internet son engagement religieux pour expliquer le harcèlement dont il se disait victime de la part des autorités australiennes. Sur son site internet, inaccessible après la prise d’otages, il avait publié des photos d’enfants arabes morts en légendant: «Voici une preuve du terrorisme de l’Amérique et de ses alliés au nombre desquels l’Australie. Le résultat de leurs frappes aériennes». L’homme né dans le chiisme iranien semblait s’être converti à l’islam sunnite. L’organisation djihadiste Etat islamique et d’autres groupes djihadistes considèrent les chiites comme des hérétiques -» rafidha». «J’étais un rafidhi, mais plus maintenant. Maintenant je suis un musulman», expliquait-il sur son site. Sur son compte Facebook, il avait posté une photo de lui enchaîné, clamant: «J’ai été torturé en prison à cause de mes écrits politiques», a rapporté le Business Insider. Il estimait être victime d’une campagne de diffamation en sa qualité de «militant musulman» et se comparait au fondateur de WikiLeaks, l’Australien Julian Assange, estimant être comme lui l’objet de persécutions. Dans la journée, les médias ont déroulé son impressionnant passé judiciaire. Le preneur d’otages devait répondre de dizaines de chefs d’accusation pour violences. Condamné pour avoir envoyé des lettres d’injures aux familles de soldats australiens morts au combat à l’étranger, il était en liberté conditionnelle en attendant d’être jugé pour complicité de meurtre dans l’enquête sur le décès de son ex-épouse. Le preneur d’otages était également mis en cause pour 36 faits d’agressions et d’abus sexuels remontant à 2002. Il affirmait que ses enfants lui avaient été «pris par le gouvernement australien» et qu’il lui était interdit de prendre contact avec eux.