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Abdulrazak Gurnah, connu, entre autres, pour son roman Paradise, a été récompensé pour son récit "empathique et sans compromis des effets du colonialisme et le destin des réfugiés pris entre les cultures et les continents", selon le jury.
Né en 1948 à Zanzibar, qu'il a fui en 1968 à un moment où la minorité musulmane était persécutée, il a publié une dizaine d'ouvrages depuis 1987.
Son œuvre s'éloigne des "descriptions stéréotypiques et ouvre notre regard à une Afrique de l'Est diverse culturellement qui est mal connue dans de nombreuses parties du monde", ont argumenté les jurés.
L'an passé, la poétesse américaine Louise Glück avait été sacrée par la plus célèbre des récompenses littéraires pour son œuvre à la beauté austère.
Abdulrazak Gurnah est le second auteur noir africain à recevoir la récompense après le Nigérian Wolé Soyinka en 1986, et le premier auteur noir depuis 1993 après l'Afro-américaine Tony Morrison.
Cette année, les conjectures ont beaucoup tourné autour de la promesse de l'Académie d'élargir ses horizons géographiques. Cependant le président du comité Nobel, Anders Olsson, avait pris soin de réaffirmer en début de semaine que le "mérite littéraire" restait "le critère absolu et unique".
La distinction est historiquement très occidentale. Depuis 2012 et le Chinois Mo Yan, seuls des Européens ou des Nord-Américains ont été sacrés.
Sur les 117 précédents lauréats en littérature depuis la création des prix en 1901, 95, soit plus de 80%, sont des Européens ou des Nord-Américains.
Avec le prix 2021, 102 hommes figurent au palmarès contre 16 femmes.
Sur les quelque 200 à 300 candidatures soumises bon an mal an à l'Académie, cinq sont retenues avant l'été. Les membres du jury sont chargés de les lire attentivement et discrètement avant le choix final peu avant l'annonce. Les délibérations restent secrètes pendant 50 ans.
Après les sciences en début de semaine, la saison Nobel se poursuit, vendredi 8 octobre, à Oslo, avec la paix, pour s'achever, lundi 11 octobre, avec l'économie.