Proche-Orient : Antony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens "au calme"

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken tente de calmer le jeu alors qu’une nouvelle flambée de violence agite la région. Avant de rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, il a discuté avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
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Antony Blinken avec le président israélien Isaac Herzog
Antony Blinken avec le président israélien Isaac Herzog à Jérusalem ce 30 janvier 2023. 
© Menahem Kahana/Pool Photo via AP
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La visite du chef de la diplomatie américaine, deuxième étape d'une tournée moyen-orientale éclair ayant débuté le 29 janvier en Égypte, était prévue de longue date. Elle a pris une tournure différente avec la flambée de violences israélo-palestiniennes des derniers jours.

Les morts côté palestinien comme israélien se sont multipliés: attentats, fusillades, raids aériens et sanctions ne cessent de se répondre, faisant craindre un nouvel engrenage de violence.

"Nous exhortons maintenant toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour un retour au calme et une désescalade", a déclaré Antony Blinken à Jérusalem, lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Antony Blinken a dit vouloir "rétablir un sentiment de sécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, qui bien sûr fait cruellement défaut".

Il doit rencontrer en soirée son homologue israélien Eli Cohen puis le président israélien Isaac Herzog. Demain, le 31 janvier, il s'entretiendra notamment avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

"Il en va de la responsabilité de chacun de prendre des mesures pour apaiser les tensions plutôt que de les attiser, d'œuvrer pour qu'un jour les gens n'aient plus peur dans leurs communautés, leurs maisons et leurs lieux de culte", a déclaré Atony Blinken dès son arrivée à l'aéroport de Tel-Aviv.

Accès de violences

Dans la foulée d'attaques anti-israéliennes, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, a annoncé des mesures visant à sanctionner les proches des auteurs d'attentats.

Voir : Israël : les autorités prennent des mesures drastiques suite aux attaques à Jérusalem-Est
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Le 29 janvier, les forces israéliennes ont mis sous scellés la maison de la famille d'un Palestinien qui a tué six Israéliens et une Ukrainienne vendredi près d'une synagogue à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte occupée par Israël, en vue de la détruire.

Voir : Jérusalem-Est : sept personnes tuées près d'une synagogue
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La maison d'un Palestinien qui a blessé samedi deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, devait être aussi mise sous scellés.

Des gardes israéliens ont tué dimanche 29 janvier un Palestinien en Cisjordanie. Ce 30 janvier, les forces israéliennes ont tué un Palestinien à Hébron, dans le sud de ce territoire, selon les autorités palestiniennes. L'armée a dit avoir tiré sur un conducteur qui prenait la fuite.

Les attaques anti-israéliennes ont eu lieu après un raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie avec dix Palestiniens tués à Jénine, suivi de tirs de roquettes de Gaza vers Israël et de frappes israéliennes de représailles.

Voir : Israël : "On est dans la séquence la plus meurtrière depuis la fin de la 2ème Intifada"
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Le chef de la diplomatie américaine a également abordé la question de l'Iran, ennemi de l'État hébreu. "De la même façon que l'Iran a longtemps soutenu des terroristes qui attaquent des Israéliens et d'autres, le régime (iranien) fournit désormais des drones que la Russie utilise pour tuer des civils ukrainiens innocents", a-t-il accusé. "En échange, la Russie fournit des armes sophistiquées à l'Iran", a-t-il encore dit.

Le voisin égyptien

Antony Blinken a débuté sa tournée en Égypte, pays dont la diplomatie et surtout les services de renseignement sont régulièrement sollicités pour intervenir dans la question palestinienne.

Premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël en 1979, et État voisin de la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, l'Égypte reçoit tout autant les chefs de gouvernement israéliens que les dirigeants des différents partis palestiniens.

De nouveau, la présidence égyptienne a assuré que "l'Égypte avait mené ces derniers jours des efforts pour tenter de contrôler la flambée de tensions".

Si les États-Unis et l'Égypte, l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine, sont des acteurs diplomatiques de poids, il n'en reste pas moins que pour les experts, la marge de manoeuvre d'Antony Blinken paraît limitée.

Lire : Résolution de l’ONU : quelles conséquences juridiques pour l'occupation israélienne des territoires palestiniens ?

En privé, des responsables américains ne cachent pas leur frustration face à l'escalade et l'impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien.
Si peu d'avancées sont attendues sur le front de la désescalade, Washington tente surtout de renouer avec Benjamin Netanyahu, selon les analystes.

Des responsables se sont récemment succédé à Jérusalem et certains experts évoquent une possible venue de Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche dès février.