Proche-Orient : chute d'un missile dans l'enceinte de l'aéroport de Tel-Aviv après un tir du Yémen

Un missile est tombé dimanche dans l'enceinte de l'aéroport international de Tel-Aviv après un tir du Yémen, provoquant une brève interruption du trafic aérien et des menaces de représailles israéliennes.

 

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Aéroport de Ben Gourion

Des forces de sécurité israéliennes inspectent le site, non loin de l'aéroport de Ben Gourion, où s'est écrasé un missile tiré depuis le Yemen. 

(AP Photo/Ohad Zwigenberg)
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Une réunion du cabinet de sécurité israélien est prévue à 19H00 locales (16H00 GMT), a indiqué à l'AFP une source gouvernementale sans plus de précision.

Le tir de missile a été revendiqué par les rebelles Houthis qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre, dont la capitale Sanaa, à plus de 1.800 km de la frontière sud d'Israël. "Nous avons visé l'aéroport Ben Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès", ont-ils affirmé dans un communiqué.

Selon un photographe de l'AFP sur place, le missile est tombé dans une zone plantée d'arbres à côté d'une bretelle d'accès aux parkings du Terminal 3, le plus important de l'aéroport, à moins d'un kilomètre du tarmac.

Et d'après des médias israéliens, la police cherche encore à déterminer si "l'impact de missile" a été causé par le missile yéménite ou par un contre-missile israélien.

"C'est la première fois qu'un missile tombe aussi près du terminal et des pistes d'atterrissage", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'Autorité des aéroports israéliens.

Alliés du mouvement islamiste palestinien Hamas, les Houthis ont revendiqué des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël dont des tirs en direction de l'aéroport, depuis le début de la guerre à Gaza. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés.
 

 "Ce qui est arrivé ce matin ne s'était pas produit de longue date. Il y a plusieurs mois, nous avons eu des roquettes (tirées par le Hamas) qui étaient tombées près de l'aéroport, mais aujourd'hui on l'a échappé belle", a dit à l'AFP un cadre israélien travaillant pour une compagnie aérienne étrangère.

Les sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs régions d'Israël où les défenses anti-aériennes sont entrées en action, selon l'armée.

Une forte détonation a été entendue le matin à l'intérieur du Terminal 3, a constaté un journaliste de l'AFP. Le personnel de sécurité a aussitôt demandé aux passagers de se diriger vers les abris.

Les secours ont fait état de six blessés.
La compagnie Air India a annoncé ce dimanche la suspension de ses vols vers Tel-Aviv jusqu'au 6 mai après le tir d'un missile contre l'aéroport international Ben Gourion revendiqué par les rebelles yéménites Houthis.

"Nos opérations depuis et vers Tel-Aviv sont suspendues, avec effet immédiat jusqu'au 6 mai, pour assurer la sécurité de nos clients et de notre personnel", a annoncé la compagnie indienne dans un communiqué juste après une annonce similaire du groupe aérien allemand Lufthansa.
 

Les autorités aéroportuaires ont annoncé la reprise du trafic aérien après une brève interruption. "Les décollages et les atterrissages ont repris normalement."

Le groupe de transport aérien européen Lufthansa et Air India ont annoncé la suspension de leurs vols vers Tel-Aviv jusqu'au 6 mai.  

 "Sept fois plus fort" 

Le ministre de la Défense Israël Katz a menacé de riposter au tir des Houthis. "Celui qui nous frappe sera frappé sept fois plus fort". Israël a déjà ciblé plusieurs objectifs des Houthis au Yémen.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont annoncé des attaques contre Israël en "solidarité" avec les Palestiniens.

Ils ont également pris pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, des attaques qui ont entraîné une intensification de la campagne aérienne des Etats-Unis contre les Houthis.

Après une suspension de deux mois, les rebelles yéménites ont repris les attaques contre Israël avec la reprise de l'offensive israélienne sur Gaza le 18 mars.

Seize morts à Gaza 
 

À la veille de la réunion du cabinet de sécurité, des médias israéliens ont annoncé que le gouvernement avait décidé le rappel de dizaines de milliers de réservistes en vue d'une expansion de son offensive à Gaza, où de nouvelles frappes ont tué dimanche 16 Palestiniens dont au moins trois enfants selon les secours locaux.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assure qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et a lancé une campagne de représailles militaire dévastatrice qui a fait au moins 52.535 morts, en majorité des civils dans le territoire palestinien, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas jugés fiables par l'ONU.