Au premier jour de sa visite en Israël et dans les Territoires palestiniens, le président français Emmanuel Macron rencontre les dirigeants des deux camps avec un saut dans la Vieille ville de Jérusalem, au coeur des tensions israélo-palestiniennes.
Invité par Israël, avec une quarantaine de dirigeants mondiaux, pour commémorer jeudi le 75e anniversaire de la libération du camp nazi d'extermination d'Auschwitz, Emmanuel Macron est arrivé un jour plus tôt pour ces rencontres diplomatiques. Au menu, l'Iran, sujet de tensions maximales après l'élimination par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani.
Le président français a commencé par un tête-à-tête avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, pour enchaîner avec son homologue israélien Reuven Rivlin, puis le chef de l'opposition Benny Gantz. Cette après-midi, il ira voir à Ramallah le chef de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas. Ce sera d'ailleurs le seul des principaux leaders présents en Israël cette semaine à faire un déplacement à Ramallah.
"Je ne vais pas arriver avec un plan de paix"
Pour Emmanuel Macron, plus question comme il l'avait évoqué juste après son élection de présenter un plan de paix, alors que les Etats-Unis n'ont même pas avancé le leur.
"Je ne vais pas arriver avec un plan de paix plaqué sur les acteurs. Je vais discuter avec eux et voir", avait-il glissé en marge de ses voeux à la presse la semaine dernière.
Avant son départ, l'Elysée a ménagé les deux camps, critiquant la politique de colonisation d'Israël comme
"une politique du fait accompli", mais promettant pour les commémorations de jeudi, au mémorial de Yad Vashem, un discours musclé contre l'antisémitisme.
Comme avant lui François Hollande et Jacques Chirac, Emmanuel Macron a fait un crochet à Jérusalem-Est pour visiter la basilique Sainte-Anne, appartenant à la France. Il a eu une altercation verbale avec des policiers israéliens. Exactement comme Jacques Chirac qui s'était emporté en 1996 contre des soldats israéliens qui l'encadraient de trop près en lançant son désormais célèbre "
Do you want me to go back to my plane?" (Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion?), avant d'exiger que les militaires sortent du domaine de Saint-Anne.
La basilique Saint-Anne, construite par les Croisés au XIIe siècle et offerte par l'Empire ottoman à la France en 1856, est l'un des quatre territoires français de Jérusalem. Entorse à la laïcité, le Consul général de France à Jérusalem y préside 23 messes par an.
La France protège 40 congrégations francophones
Israël considère toute la ville comme sa capitale, position appuyée par Donald Trump qui a déplacé l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
Au-delà de l'épineuse question de Jérusalem, le président français compte mettre en avant l'importance qu'il accorde aux communautés chrétiennes en Israël soutenues par la France.
La France protège en Israël et en Palestine 40 congrégations francophones, qui lui offrent un précieux levier d'influence à travers leurs écoles, orphelinats ou hôpitaux, en particulier dans les Territoires palestiniens.