Fil d'Ariane
Dans les territoires palestiniens, les affrontements succèdent à la colère depuis la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les Etats-Unis, qui suscite l'indignation dans de nombreux pays du monde. Samedi à l'aube, deux activistes palestiniens ont été tués dans un raid aérien contre une base de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, à Nousseirat, selon un responsable du Hamas. La veille, une quinzaine de Palestiniens avaient été blessés dans les raids israéliens. "En réponse aux tirs de roquettes vers le sud d'Israël, des appareils de l'armée de l'air ont visé deux usines de fabrication d'armes, un entrepôt d'armes et un complexe militaire de l'organisation terroriste Hamas", a dit l'armée. En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans, des manifestants ont de nouveau affronté samedi matin des soldats israéliens à Bethléem. Des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres contre les militaires qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Rejetant "les sermons et les leçons", l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a répété que M. Trump n'avait "pas pris position sur les limites ou les frontières". Elle a assuré que les Etats-Unis, plus que jamais isolés, restaient engagés dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014. Pour les dirigeants palestiniens, la reconnaissance par M. Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël préempte les négociations sur le statut de la ville et empêche les Etats-Unis d'assumer leur rôle historique de médiateur dans le processus de paix. En annonçant sa décision, M. Trump a dit qu'il envoyait prochainement son vice-président Mike Pence au Proche-Orient.
Mais le grand imam d'Al-Azhar, influente institution de l'islam basée au Caire, a annulé sa rencontre avec M. Pence prévue en Egypte le 20 décembre et un cadre du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé que le vice-président américain n'était "pas le bienvenu en Palestine". En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne en organisant la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI) à Istanbul.