
Fil d'Ariane
Les combats et les bombardements ont tué ce lundi 13 janvier des dizaines de Palestiniens et cinq soldats israéliens dans la bande de Gaza. La Maison Blanche a de son côté annoncé qu'un accord sur une trêve pourrait être conclu dès cette semaine entre Israël et le Hamas. Selon Joe Biden, cet accord serait "sur le point" d'être conclu.
Des bâtiments détruits dans la bande de Gaza vue depuis le sud d'Israël, le lundi 13 janvier 2025.
L'armée israélienne a bombardé la ville de Gaza, dans le nord du territoire, tout au long de la journée, faisant plus de 50 morts selon la Défense civile.
"Des écoles, des maisons et même des rassemblements" ont été visés, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'armée a déclaré enquêter sur ces informations.
"Il n'y a pas de place dans les hôpitaux pour accueillir les blessés", a ajouté Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne a elle annoncé avoir perdu cinq soldats au combat dans le nord du territoire, où elle mène depuis le 6 octobre une offensive terrestre, affirmant vouloir empêcher que des combattants du mouvement islamiste palestinien ne se regroupent dans ce secteur.
Ces décès portent à 408 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre contre le Hamas, le 27 octobre 2023.
Après 15 mois de guerre, les négociations indirectes sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, visant à libérer les 94 otages retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée, et à conclure un accord de trêve, se sont intensifiées ces derniers jours.
Une seule trêve d'une semaine avait été conclue fin novembre 2023, et avait permis la libération d'une centaine d'otages. Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Ce lundi 13 janvier, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a rencontré des émissaires du président américain Joe Biden et du président élu Donald Trump, ainsi qu'une délégation du Hamas pour discuter d'un accord de trêve.
La Maison Blanche a également indiqué que Joe Biden avait discuté avec Cheikh Tamim des "négociations à Doha pour un accord de cessez-le-feu et de libération des otages".
"Nous sommes proches d'un accord et nous pouvons y parvenir cette semaine", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. "Je ne fais pas de promesse ou de prédiction, mais c'est à portée de main", a-t-il ajouté. Lors d'un discours sur son bilan diplomatique au département d'Etat, le président américain a lui affirmé qu' un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien était "sur le point" d'être conclu.
"Nous sommes sur le point de voir une proposition, que j'ai présentée en détails il y a plusieurs mois, enfin aboutir", a-t-il déclaré affirmant que son administration travaillait "instamment pour conclure cet accord", à une semaine de passer la main à Donald Trump.
Un haut responsable palestinien proche du Hamas ainsi que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, ont également évoqué des progrès.
"Israël souhaite réellement libérer les otages et travaille dur pour parvenir à un accord. Les négociations progressent", a déclaré Gideon Saar.
"Le cycle actuel de négociations est le plus sérieux et le plus approfondi et a permis de réaliser des progrès significatifs", a affirmé à l'AFP le responsable palestinien sous couvert d'anonymat.
Il a précisé que le projet d'accord était en cours de finalisation afin d'établir les détails du nombre d'otages qui seraient libérés en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Les discussions incluent aussi la question de l'aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté.
Le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich s'est en revanche fermement opposé, ce lundi, à tout accord qui mettrait fin à la guerre.
Il a affirmé qu'il ne soutiendrait pas un "accord de reddition qui inclurait la libération d'hyper-terroristes, l'arrêt de la guerre, et la perte de ce qui a été acquis au prix de beaucoup de sang versé et de l'abandon d'un grand nombre d'otages".
Selon les commentateurs israéliens, un accord serait désormais à portée de main, notamment en raison de la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême-droite, membres de sa coalition, renforcée début novembre par le ralliement du parti de centre-droit de Gideon Saar.
A l'approche de l'investiture de Donald Trump le 20 janvier, Joe Bidenavait fait état jeudi de "réels progrès" dans les pourparlers.
De son côté, Donald Trump a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.210 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Au moins 46.584 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.