Proche-Orient : Washington reprend l'aide aux réfugiés Palestiniens, l'ONU salue la décision

L'ONU salue la décision des États-Unis de reprendre leur aide aux Palestiniens, contre l'avis d'Israël. Washington a réaffirmé son soutien à une solution à deux États, une position éloignée de celle adoptée précédemment par Donald Trump.
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Palestine
Une pancate affichée par des protestants où il est écrit "Jérusalem est l'éternelle capitale de la Palestine" dans le village de Bil'in, près de Ramallah, le 31 janvier 2020 (AP Photo/Nasser Nasser)
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L'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés Palestiniens (UNRWA) a salué ce jeudi 8 avril la reprise de l'aide américaine suspendue par l'ancien président Donald Trump en 2018. 

Le Commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré dans un communiqué : "L'UNRWA et les États-Unis sont des partenaires historiques (...) et l'UNRWA ne saurait être plus heureuse car une fois de plus nous nous associerons aux Etats-Unis pour fournir une assistance essentielle à certains des réfugiés les plus vulnérables du Moyen-Orient et remplir notre mandat consistant à éduquer et à fournir des soins de santé primaires à des millions de réfugiés chaque jour". 

Plus de cinq millions de réfugiés palestiniens sont enregistrés auprès de l'agence onusienne. Selon Philippe Lazzarini, cette aide va permettre de soutenir ses 700 écoles fréquentées par un demi-million d'enfants et ses 150 dispensaires qui fournissent 8,5 millions de consultations par an.

Les États-Unis contribueront de nouveau au financement de cette agence à hauteur de 150 millions de dollars. Ils verseront aussi 75 millions de dollars pour le développement et l'économie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et 10 millions de dollars pour le processus de paix.

Ces nouveaux financements s'ajoutent aux 15 millions de dollars déjà annoncés par les États-Unis pour aider les Palestiniens confrontés à la pandémie de Covid-19. 

"L'aide américaine au peuple palestinien sert les intérêts et les valeurs des Etats-Unis. Elle apporte une aide cruciale à ceux qui en ont besoin, favorise le développement économique et soutient le dialogue israélo-palestinien, la coordination de la sécurité et la stabilité", a justifié le secrétaire d'Etat Antony Blinken.
 

 "Déception" israélienne

Dans la foulée, l'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, Gilad Erdan, a exprimé sa "déception" et son "désaccord". Les États-Unis auraient dû, selon lui, "d'abord s'assurer que certaines réformes soient accomplies, visant notamment à mettre un terme à l'incitation (à l'antisémitisme) et à retirer les contenus antisémites des programmes scolaires"

Du côté des Palestiniens, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a estimé que cette reprise de l'aide ne devait être qu'une première étape. Il a annoncé attendre "avec impatience" la reprise des aides financières, mais aussi "le retour des relations politiques avec les Etats-Unis, d'une façon qui permette à notre peuple palestinien d'accomplir ses droits légitimes à créer un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale".

Le Premier ministre palestinien a aussi appelé Washington à "faire pression sur Israël pour freiner le désir d'expansion et de colonisation dans les territoires occupés". En Europe, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a, lui, considéré que l'annonce américaine adressait "un bon signal", à un "moment propice".

Une solution à deux Etats

Sur une autre question clé du dossier israélo-palestinien, le président Joe Biden a réitéré son soutien à une solution à deux Etats, remise en cause par Donald Trump. L'ancien président avait, lors de son mandat, offert de nombreux gages de satisfaction à l'Etat hébreu.

Israël, leader mondial en termes de vaccination, est accusé de ne pas avoir fait profiter les territoires occupés de ces avancées. Le pays affirme en effet que la campagne de vaccination dans les Territoires palestiniens relève de la responsabilité de l'Autorité palestinienne.

Budget dans le rouge

L'UNRWA a déclaré être confrontée à un manque à gagner depuis que Donald Trump a retiré ses fonds en 2018, arguant que les réfugiés, dont certains vivent dans des camps depuis des générations, devraient être réinstallés.

L'agence dit avoir entamé l'année 2021 avec un passif de 75 millions de dollars résultant de l'exercice de l'année 2020, et il devrait atteindre plus de 200 millions de dollars pour l'année en cours.

L'administration Biden a rétabli ses relations avec les Palestiniens et leur a apporté son soutien, sans toutefois dévoiler de nouvelle initiative de paix pour résoudre ce conflit historique.

Peu après l'investiture du président démocrate, en janvier, les Etats-Unis ont déclaré qu'ils allaient rouvrir les bureaux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, fermés sous la présidence de Donald Trump. L'OLP est l'entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora.