Fil d'Ariane
Au Québec, il n'y a pas que la sève des érables qui monte ces dernières semaines. La grogne des petits producteurs de sirop ne fait que croître contre la Fédération acéricole de la région.
Au début des années 2000, le marché du sirop d'érable s'effondre. Le Québec débourse 40 millions de dollars pour aider les producteurs. En 2002, la Fédération des producteurs de sirop d'érable de la région opte alors pour la mise en marché collective, déjà fortement critiquée.
Depuis, les producteurs doivent livrer leur production à la Fédération qui la stocke, la vend tout en imposant des quotas de production et un prix. Les producteurs doivent aussi payer une taxe à la Fédération. Ceux qui refusent se retrouvent devant la justice.
Une soixantaine de litiges entre les producteurs et la Fédération ont fini devant les tribunaux. La Fédération riposte aussi à coup d'amendes et en dépêchant des policiers dans les érablières de certains producteurs qui refusent de se plier à leur fonctionnement.
Les producteurs regrettent aussi que la mise sur le marché via la Fédération annihile les saveurs singulières qui peuvent se dégager de leur sirop mélangés à celui de tous les autres producteurs pour la vente.
Mais le coeur du problème réside dans la chute de la participation de la région dans la vente de sirop d'érable. En 10 ans, le Québec a perdu 10% de part de marché au profit des provinces voisines, mais aussi des Etats américains du Vermont, du Maine et de New York.
Face à cette chute, les petits producteurs réclament de pouvoir vendre leur sirop directement, au prix qu'ils souhaitent. Le ministre de l'Agriculture Pierre Paradis a nommé une ancien sous-ministre Florent Gagné sur le dossier afin qu'il formule des recommandations.