À qui appartient le Groenland ?

« Les États-Unis estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue. » Dans sa déclaration de Noël, Donald Trump s’est fendu de plusieurs déclarations chocs. Il a clairement affiché ses ambitions expansionnistes : canal de Panama mais surtout le Groenland. Mais à qui appartient réellement la plus grande île du monde ?

Image
Carte
TV5Monde
Partager 2 minutes de lecture

Donald Trump, coutumier des prises de parole polémiques, a encore frappé. Dans sa déclaration de Noël, le futur président des États-Unis a annoncé qu’il allait revenir à la charge pour récupérer le Groenland. Déjà en 2019, il avait fait une offre de rachat, en vain. Située à seulement 35 kilomètres des côtes canadiennes, l’île est recouverte à 80 % de glace, mais elle est hautement stratégique.

Un territoire européen

Bien que proche du continent américain, le Groenland est un territoire européen : c’est un pays constitutif du royaume du Danemark. En 2008, un référendum a redessiné les contours de son administration. Désormais, ce sont les élus locaux qui sont en charge des services publics, de la justice, de la police, mais aussi de l’exploitation des ressources naturelles, abondantes.

Cependant, le Danemark garde un certain contrôle sur l’île. En ce qui concerne la politique étrangère ainsi que sa défense, c’est Copenhague qui gère. Pas de dollar non plus, c’est la couronne danoise qui est en circulation. Frederik X, roi du Danemark, est le chef d’état du Groenland, mais son rôle est principalement représentatif, à l’image du prince Charles III pour le Royaume-Uni

Comment le Groenland est devenu danois ?

 Au 10ᵉ siècle, Danois et Norvégiens se lancent à la conquête de nouvelles terres. C’est là qu’ils découvrent cette immense étendue glacée. Ils y fondent des colonies dans le sud, là où la vie est possible. À la séparation du Danemark et de la Norvège en 1814, ce sont les Danois qui récupèrent le territoire. Depuis, rien n’a changé. 

Au Danemark et à Nuuk, la capitale du Groenland, la déclaration de Donald Trump a provoqué un tollé. « Le Groenland est à nous, et n’est pas à vendre », a déclaré Mute Egede, le Premier ministre groenlandais.

Un territoire hautement stratégique

L'intérêt de Donald Trump pour le Groenland n'est pas infondé. Son emplacement est hautement stratégique. Au cours des dernières années, la Russie a grandement renforcé sa présence dans la zone, en construisant des bases militaires notamment. La Chine a de son côté renforcé ses positions dans l'Arctique. Elle a notamment massivement investi dans la recherche minière. L'île est, en effet, riche en métaux rares, en nickel, en zinc et en plomb notamment.

Les États-Unis et Donald Trump semblent motivés à l'idée de racheter le Groenland. Ils ne possèdent plus qu'une seule base militaire au nord de l'île. Un rapprochement, qui avait déjà commencé en 2019. Si l'offre de rachat n'avait pas été acceptée, Donald Trump avait tout de même décidé de rouvrir le consulat américain dans la capitale Nuuk, et avait même conclu un accord de coopération. Il faut dire aussi,  qu'avec le réchauffement climatique, de nouvelles routes maritimes commerciales s'ouvrent.

Hasard du calendrier ou pas, Troels Lund Poulsen, le ministre danois de la défense, a présenté mardi, un plan à hauteur de 135 millions d'euros afin de renforcer, la défense du Groenland.