Qui est Huguette Bello, la potentielle candidate du Nouveau Front Populaire pour Matignon ?

La majorité des partis formant le Nouveau Front Populaire semble s’être mise d’accord sur le nom d’une candidate pour le poste de Premier ministre. Insoumis, Verts et communistes ont validé celui d’Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion. Mais les socialistes lui préfèrent Olivier Faure, le premier secrétaire du parti. 

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Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, lors de la convention de l'Union Populaire, à Villepinte, le 16 mars 2024.

Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, lors de la convention de l'Union Populaire, à Villepinte, le 16 mars 2024.

(Capture d'écran AFPTV/TV5MONDE)
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Proche du parti communiste et de La France insoumise (LFI), Huguette Bello ne fait cependant pas l’unanimité du côté du Parti socialiste (PS). 

Quasiment inconnue du grand public en France hexagonale, Huguette Bello est pourtant une figure politique avec une grande expérience sur le territoire de l'île de la Réunion mais aussi au sein de l’Assemblée nationale, en tant qu’élue communiste.

Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier ont tous deux affirmé que l’élue de 73 ans “cochait” toutes les cases pour entrer à Matignon. Le chef des Insoumis a reconnu l'exemplarité du parcours de cette ancienne députée, “femme racisée et féministe antiraciste”.  

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Huguette Bello, la "capacité de rassembler"

Membre du Parti communiste réunionnais jusqu’en 2012, qu’elle a fondé, Huguette Bello a été députée de 1997 à 2020. Depuis 2017, elle s’est rapprochée de LFI. Elle figurait en dernière position sur la liste de la candidate, Manon Aubry, lors des dernières élections européennes.

Ancienne institutrice et directrice d’école, Huguette Bello a exercé différentes fonctions d’élue. Députée pendant vingt-trois ans, elle a également été maire de Saint-Paul à La Réunion de 2009 à 2014, puis de 2020 à 2021. Depuis, elle est présidente du conseil régional.

Pour Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), “le président de la République ne pourra pas dire qu’elle n’est pas républicaine, qu’elle ne peut pas être Première ministre […] Huguette a cette capacité de rassembler, de parler à tout le monde”, a-t-il déclaré sur BFMTV. Dans le camp présidentiel, Gabriel Attal, Premier ministre sortant, a déjà qualifié Huguette Bello de “grande républicaine”  lors d’un déplacement à La Réunion en 2024. Aurore Bergé, actuelle ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, parlait d’une “combattante de la dignité humaine et des droits des femmes”. 

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Le mariage pour tous, le point faible ? 

Le positionnement d’Huguette Bello sur le mariage pour tous, voté en 2012, ne fait pas l’unanimité du côté des socialistes. Elle n’a en effet pas voté la loi quand elle était députée et n’était même pas présente à l’Assemblée. Selon le média linfo.re, l'élue estimait que cette question ouvrait une brèche concernant la PMA et la GPA, significatives pour elle d’une “marchandisation” du corps de la femme.  "Je milite trop pour les droits des femmes pour que j’accepte une telle chose", affirmait-elle alors. 

C’est pourtant Huguette Bello qui célèbre le premier mariage homosexuel en Outre-mer, en juin 2013, dans la ville de Saint-Paul à La Réunion. "Désormais la loi est adoptée, je suis républicaine, j'applique la loi et c'est pour cela que j'ai voulu célébrer ce mariage", avait-elle précisé à la presse locale à l'issue de cette cérémonie unissant deux femmes.  

En 2018, elle signait une tribune contre l’homophobie avec six autres députés des Outre-mer.  "Nous, législatrices et législateurs de la France des Outre-mer, fabriquons la loi au nom du peuple français, mais notre mission est aussi de veiller à son application. Cette double mission nous oblige et nous aurons à cœur d’accompagner nos compatriotes LGBT+, leurs ami.e.s, leurs proches, leurs parents et leurs familles afin de combattre les exclusions, de faire advenir l’égalité concrète pour tous en dialoguant constamment avec les élu.e.s, les institutions, les associations comme avec nos compatriotes", écrivaient les députés dans ce texte.

L’ancienne députée avait également fait partie des quelques élus de gauche ayant voté contre la loi sur la laïcité de 2004, bannissant les signes religieux à l’école, aux côtés de Noël Mamère ou encore Marie-George Buffet.  

Le Parti socialiste (PS) doit se retrouver ce samedi 13 juillet au sein d’un conseil national pour soumettre la candidature d’Olivier Faure. Si le PS persiste contre la candidate pressentie de Huguette Bello, validée par le reste du Nouveau front populaire, il se retrouverait minoritaire au sein du mouvement.